Les nouveaux lauréats du Jazz Masters Fellowship - Carla Bley, George Coleman et Charles Lloyd - ont laissé leur musique prendre presque toute la place alors qu'ils recevaient la plus haute récompense américaine pour leur art de la part du National Endowment for the Arts (NEA).

Tous trois ont livré des prestations lundi soir au Lincoln Center de New York au cours de l'annuel doublé concert et remise de prix de la NEA.

Carla Bley, 78 ans, une compositrice de jazz moderne de premier plan, a rappelé à l'assistance comment elle avait quitté son école secondaire d'Oakland, en Californie, pour se rendre à New York et faire des petits boulots dans des clubs de jazz.

Mme Bley, qui est aussi connue pour ses talents d'arrangeuses, de pianiste et de directrice musicale, a ensuite joué Ups and Downs, une pièce dédié à un de ses amis décédé du cancer, avec son quatuor.

De son côté, le saxophoniste originaire de Memphis George Coleman a souligné qu'il venait de célébrer ses 80 ans et a remercié le public avant d'empoigner sont instrument. Il a interprété la ballade You've Change et une de ses pièces d'inspiration bop, Lo Joe, avec son quintette.

Son compatriote saxophoniste Charles Lloyd, dont le Forest Flower: Live at Monterey est devenu en 1966 l'un des premiers albums de jazz à se vendre à un million d'exemplaires, a rappelé sa jeunesse à Memphis.

L'homme de 77 ans a fréquenté la même école secondaire que George Coleman. «Je ne pouvais pas jouer aussi bien que Georges dans ce temps-là, mais j'ai persévéré, parce que j'aimais tellement la musique», a-t-il raconté.

Charles Lloyd a ensuite joué avec son quartet un extrait de son nouvel album, Wild Man Dance, une pièce en six parties qui marie le jazz, la musique du monde et les sons de l'Antiquité.

La soirée s'est terminée avec la remise du trophée Jazz Master pour la promotion du jazz à Joe Segal. Aujourd'hui âgé de 88 ans, l'homme présente des performances jazz à Chicago depuis 1947, principalement à son club, le Jazz Showcase.