Le Vent du Nord est de retour avec La veillée de l'avant-veille, son spectacle du 30 décembre au Club Soda. À ses côtés, le groupe Hommage aux aînés et le calleur de danse traditionnelle Jean-François Berthiaume feront swinguer jeunes et moins jeunes pour une soirée qui n'aura rien de pépère.

«La veillée de l'avant-veille, c'est un spectacle qui rocke. C'est du trad, mais sur une scène de club, avec des éclairages, de la sonorisation et une ambiance de fête. C'est une soirée où les jeunes sont présents en grand nombre», dit Nicolas Boulerice, multi-instrumentiste au sein du Vent du Nord.

Ce spectacle qui a tout d'un gros party est né il y a 18 ans à l'initiative du groupe dans un club de jazz qui s'appelait L'Air du temps. Sa popularité grandissant d'année en année, il a déménagé dans des salles plus grandes, passant quelques années au Lion d'Or avant d'aboutir au Club Soda.

Chaque année, Le Vent du Nord invite un autre groupe de musique traditionnelle à y jouer, tandis que la danse est réservée à la troisième partie. Le calleur Jean-François Berthiaume invite alors tout le monde sur la piste de danse pour s'initier aux quadrilles et aux sets carrés.

Un quatuor à cordes sera également présent pour jouer des pièces avec Le Vent du Nord, qui est composé de quatre musiciens : Nicolas Boulerice, Simon Beaudry, Olivier Demers et Réjean Brunet.

Hommage aux aînés

C'est Hommage aux aînés, un groupe de six chanteurs et musiciens originaire de Saint-Côme, dans Lanaudière, et spécialiste des chansons à répondre, qui sera leur invité principal.

«Ce qu'il y a de particulier avec Hommage aux aînés, c'est qu'ils ont un énorme succès dans un cercle d'environ 200 km où ils donnent de 30 à 40 spectacles par an dans des salles toujours pleines», explique Simon Beaudry, chanteur et guitariste du Vent du Nord.

C'est un phénomène unique au Québec. Leurs disques sont vendus dans les dépanneurs de la région et beaucoup de gens les achètent. Autre particularité : leur public rajeunit. Aujourd'hui, ils ont des admirateurs de 17 ans qui sont les enfants de leurs premiers fidèles.

«Les gens connaissent leurs chansons par coeur. C'est intéressant d'amener à Montréal un groupe comme celui-là, qui a une approche très puriste du traditionnel. Je pense que le public sera agréablement surpris.»

Vivre du trad

Le trad a connu de plus belles heures qu'aujourd'hui dans les années 90, alors que La Bottine Souriante était au sommet de sa popularité. Aujourd'hui, il reste tout de même encore au moins une trentaine de groupes de musique traditionnelle au Québec, la plupart étant amateurs.

«Au Québec, on n'aime pas payer pour la musique traditionnelle, dit Simon Beaudry. Les gens trouvent ça trop cher de payer une soixantaine de dollars pour un passeport qui leur donne accès à tous les concerts de festivals comme Mémoire et racines ou Chants de vielles.

«Ailleurs, les billets pour les festivals folkloriques coûtent bien plus cher qu'ici, et c'est tellement populaire que ça fonctionne à guichets fermés. C'est donc plus facile d'avoir du succès ailleurs qu'ici.»

Depuis 13 ans, Le Vent du Nord s'est fait connaître aux États-Unis et en Europe - surtout en Scandinavie -, devenant l'un des rares groupes traditionnels québécois dont les membres gagnent leur vie avec la musique. En janvier, ils joueront à Glasgow, en Écosse, au festival Celtic Connections, avant de partir en tournée. Leur spectacle sera filmé par la BBC.

«Vu qu'on fait du traditionnel, les gens pensent qu'on joue dans des bars ou qu'on fait des soirées de cabane à sucre, dit Nicolas Boulerice. On n'a presque jamais joué dans des bars de notre vie. On monte de vrais concerts, avec des metteurs en scène, et on remplit des salles. C'est possible ailleurs qu'au Québec dans le milieu folk et c'est pour ça qu'on a donné 130 spectacles en 2014, dont seulement cinq au Québec.»

Au printemps, le groupe lancera un nouvel album, son huitième, qui portera le titre de Têtu.

«C'est le groupe qui est têtu, c'est la musique trad qui est têtue, ajoute-t-il. Ça parle d'histoire, de souvenirs et du devoir de se tenir debout. On demeure dans une démarche où l'on se sert de la musique comme d'un levier pour se souvenir de qui on est.»

Au Club Soda, le 30 décembre, à 20h30