Le 14 janvier, Serge Fiori lance la chanson Le monde est virtuel, prélude à la parution, le 4 mars, de son premier album de chansons en 28 ans.

JANVIER

L'APPARITION

Même les plus jovialistes des nombreux fans de l'ex-leader d'Harmonium n'y croyaient plus. Dans Le monde est virtuel, Fiori couche avec humour un texte émaillé de références au Centre Bell, à Viagra, Cialis, Twitter et autres Facebook sur une musique nourrie de guitares acoustiques et de mellotron qui porte sa signature d'antan. Surtout, il y a cette voix, immédiatement reconnaissable, et une chanson qui, en quelque sorte, dit aux fans de Fiori: «Vous vous êtes ennuyés pendant toutes ces années? Je vous offre ce que vous aimiez de moi.»

FÉVRIER

LES PREMIERS MOTS

Surmontant ses appréhensions, l'ermite de la chanson québécoise consent à recevoir l'un après l'autre les journalistes dans sa maison, à Longueuil, pour répandre la bonne nouvelle. Le 17 février, c'est un Fiori tout fier qui montre à La Presse les premiers exemplaires du CD et la pochette du vinyle qu'il vient tout juste de recevoir: «Je suis sous le choc, vraiment sous le choc, et en plus il ne sort que le 4 mars. Je suis suspendu dans les airs. J'ai le grand kick de l'avoir fait, mais j'ai pas le kick que le monde l'entende.» Il prévient: sa hantise de la scène, liée au problème de neurotransmetteurs qui l'afflige depuis des décennies, subsiste.

MARS

LA RÉSURRECTION

Le 4 mars, Fiori célèbre avec des proches, au restaurant, la sortie de son album ainsi que son 62e anniversaire de naissance. Moins de deux semaines plus tard, l'album est déjà certifié disque d'or (plus de 40 000 exemplaires vendus, une première en 2014 pour un album canadien) et il trône en tête du palmarès des ventes from coast to coast depuis sa sortie. Pendant que le bébé fait son chemin, Fiori craque. Trois mois plus tard, il nous dira: «Tout a lâché, je n'étais plus capable de bouger, j'étais vraiment malade. J'ai eu très peur et je suis encore au repos. Ça m'a montré à quel point j'avais donné et à quel point je peux donner dans ma condition. Je suis allé vraiment loin: je n'ai pas fait une tournée de 300 shows, mais, pour moi, c'est énorme.»

JUIN

L'HOMMAGE

Avant même d'entendre une chanson du nouvel album, Laurent Saulnier, vice-président à la programmation des FrancoFolies, avait eu l'idée d'un grand spectacle célébrant le retour de Fiori. Le 13 juin, c'est le spectacle Fioritudes qui ouvre le festival. Assis dans une loge de la salle Wilfrid-Pelletier, Fiori voit et entend Marie-Pierre Arthur, Catherine Major, Alexandre Désilets, Antoine Gratton, Daniel Lavoie, Ian Kelly, Coral Egan et l'âme soeur Monique Fauteux chanter son nouvel album, accueilli comme le classique instantané dont on a vendu 90 000 exemplaires en trois petits mois. Fiori n'oubliera pas de sitôt l'ovation de plusieurs minutes que lui ont réservée les spectateurs qui l'avaient repéré, une fois le rideau tombé: «J'étais bouleversé, je braillais, mais, pendant une minute, je me suis calmé, je leur ai jeté un regard serein et les cris ont doublé. J'ai trouvé hallucinant que les gens reconnaissent mon bien-être. J'étais tellement mal, avant.»

OCTOBRE

EN CHAIR ET EN OS

Fiori a déjà deux Félix de plus dans sa collection (album le plus vendu et meilleur coréalisateur avec Marc Pérusse) quand, contre toute attente, il se présente au gala de l'ADISQ le 26 octobre. Pas dans une loge à l'abri des regards, mais au parterre, parmi les artistes. Louis-Jean Cormier annonce qu'il gagne le Félix de l'album adulte contemporain et, autre surprise, Fiori monte sur scène et se répand en remerciements: «C'est pour ça que je suis venu, je suis vraiment touché par la réponse que j'ai eue. Ça fait 40 ans que vous écoutez ma musique, je capote! Moi, tout ce que je veux, c'est vous faire triper, pis c'est mission accomplie.» Au moment de publier, Fiori a vendu 95 576 exemplaires de son album et il n'est pas exclu que le spectacle Fioritudes soit de nouveau présenté.