Après s'être fait attendre près de 15 ans, D'Angelo fait un retour en force avec Black Messiah (Le messie noir), attaque en règle contre les injustices raciales, qui frappe autant par sa musique que par ses paroles.

Sorti par surprise lundi, l'album passe des racines R&B de D'Angelo aux passions du rock protestataire au moment où des manifestants défilent chaque jour aux États-Unis pour dénoncer la mort de jeunes Noirs sous les balles de policiers blancs.

D'Angelo, qui a débuté sa carrière adolescent à l'Apollo Theater de New York, est connu pour la soul et son R&B mêlés de funk de ses deux albums précédents, Brown Sugar (1995) et Voodoo (2000), mais il s'était retiré de la scène après une tournée mondiale.

Black Messiah défie toutes les catégories mais montre de claires similitudes avec son mentor Prince, quand D'Angelo, désormais âgé de 40 ans, amplifie les rythmes funk avec une forte dose de guitare électrique et une impressionnante voix de fausset.

Le chanteur commence avec le titre 1000 deaths (1000 morts) avec un prêtre noir qui peste contre les présentations d'un Jésus Christ en «p'tit blanc» aux cheveux blonds.

Dans une chanson co-écrite avec le producteur et DJ Questlove, D'Angelo s'interroge sur la nature de la lutte dans The Charade (La comédie): «Tout ce que nous voulons c'est avoir la chance de parler/ À la place on nous dessine seulement à la craie».

D'Angelo reconnaît qu'il a suscité la controverse avec son titre Black Messiah. «On peut facilement se méprendre. Beaucoup vont penser que ça parle de religion. Certains vont croire que je me fais appeler le messie noir», explique-t-il dans un communiqué.

«Pour moi ce titre nous concerne tous. Ça concerne le monde, ça parle d'une idée à laquelle nous aspirons tous. Nous devrions tous aspirer à être un messie noir. (...) Ça parle des gens qui se lèvent à Ferguson, en Égypte et à Occupy Wall Street, partout où une communauté en a marre et décide de changer».