Le patron du numéro un mondial de la musique en ligne Spotify, Daniel Ek, a affirmé mardi avec virulence défendre les intérêts des artistes, alors que la rupture de contrat de l'Américaine Taylor Swift le met dans une position délicate.

«Voilà ce que je veux vraiment que les artistes comprennent: nos intérêts sont complétement alignés avec les vôtres. (...) Tout notre métier consiste à maximiser la valeur de votre musique», a écrit le directeur général du groupe, Daniel Ek, dans un billet publié sur le site internet du groupe.

Spotify et ses concurrents sont la bête noire de nombreux artistes, qui estiment que les services de «streaming» reversent trop peu aux musiciens, en plus de cannibaliser les ventes d'albums.

Les très bons chiffres de vente de l'album de Taylor Swift, 1989, retiré du catalogue de Spotify par l'artiste, ont fourni un argument de poids aux tenants de cette thèse (album le plus vendu depuis 12 ans, avec près de 1,3 million d'exemplaires écoulés aux États-Unis une semaine après sa sortie le 27 octobre).

Pour Daniel Ek, ces adversaires devraient concentrer leurs attaques sur le piratage.

«Le piratage ne donne pas un centime aux artistes: rien, que dalle, zéro. Spotify a versé plus de deux milliards $ aux maisons de disques, éditeurs et sociétés de gestion des droits d'auteurs pour être distribués aux auteurs, compositeurs et interprètes» depuis l'année de sa création en 2008, s'est il défendu, assurant verser «beaucoup plus» que n'importe quel autre service de streaming.

Selon le groupe, près de 70% de son chiffre d'affaires est reversé dans l'industrie musicale.

«Si cet argent n'atteint pas directement la communauté créative à temps et de manière transparente, c'est un grand problème», a reconnu M. Ek, désireux de faire «tout» pour le résoudre.

Il a affirmé mettre sur pieds une nouvelle économie de la musique adaptée aux appareils d'écoute modernes. «Et ça marche, Spotify est la plus grande locomotive de croissance dans l'industrie musicale», a-t-il souligné.

Non coté en Bourse, Spotify est peu transparent sur sa structure et ses résultats, mais ne semble pas avoir encore réussi à rendre son activité rentable.

Les comptes de Spotify Technology, holding luxembourgeoise qui détient 100% de la société suédoise Spotify AB, faisaient état en 2013 d'une perte de 3,08 millions d'euros, contre 9,33 millions en 2012.

Spotify a plus de 50 millions d'utilisateurs actifs, 12,5 millions d'entre eux utilisent la plateforme payante, pour 120 $ par an.