Salomé Leclerc lance officiellement aujourd'hui son deuxième album, 27 fois l'aurore. Un «album d'automne», nous dit la chanteuse et guitariste, qui a favorisé les rythmes électros pour nous amener dans sa bulle.

Salomé Leclerc le confirme. L'année de ses 27 ans a été son année chanceuse.

«Je suis née un 27 avril et j'ai écrit pratiquement toutes les chansons de cet album à 27 ans!», dit-elle. D'où le titre de son album, 27 fois l'aurore, qui marque l'importance de cette année-là. «L'aurore est aussi pour moi un point de commencement, estime-t-elle. La porte du premier disque s'est refermée. Avec l'aurore, on s'en va vers du nouveau...»

Du nouveau, surtout, dans l'introduction des claviers, omniprésents dans ce deuxième album beaucoup plus électro que folk avec ses pianos et orgues électriques. «Oui, je voulais explorer les claviers sur ce disque, confirme-t-elle, je voulais amener cette couleur-là, mais en conservant le son de la guitare. Il a fallu trouver un équilibre, parce qu'on ne voulait surtout pas enterrer les paroles.»

Des paroles qui, encore une fois, témoignent de la maturité de la jeune artiste. Des textes souvent concis, sans être banals, qui laissent beaucoup de place à la musique. Comme la toute dernière de l'album, J'espère aussi que tu y seras, où elle écrit: «J'ai fait ce qu'il fallait/J'ai fait semblant de ne pas mourir pour toi/J'espère aussi que tu le feras.»

«Ces segments instrumentaux sont importants, admet-elle. Pour moi, c'est comme une respiration à l'intérieur de mes chansons. Je trouve que ça nous laisse le temps d'assimiler les paroles.»

La chanteuse aborde sur cet album le sempiternel thème de l'amour, mais aussi celui du voyage. Arlon, par exemple, est un clin d'oeil à cette ville belge où elle a donné un spectacle et d'où elle a écrit cette chanson. «C'est sûr qu'au cours des trois dernières années, j'ai beaucoup voyagé en Europe. Ces déplacements, où j'ai eu le temps de décanter, m'ont inspiré plusieurs chansons.»

Une référence sonore

Ce deuxième album, l'auteure-compositrice-interprète l'a réalisé avec Philippe Brault (qui a notamment travaillé avec Viviane Audet, Hôtel Morphée et Émile Proulx-Cloutier); le musicien avait joué avec elle durant la tournée de Sous les arbres. «Je le connais depuis longtemps et il me comprend bien. Il est capable de trouver le bon son pendant que je chante. Il s'ajuste rapidement. Ç'a été une vraie partie de plaisir!»

Ensemble, ils ont établi une liste d'écoute qui devait leur servir de référence sonore pendant le processus de création: Blonde Redhead, Atoms For Peace, Braids, Beach House, mais aussi Antoine Corriveau, Philippe B, Avec pas d'casque et Alexandre Désilets. «Outre les claviers, on voulait combiner batterie acoustique et batterie électro», détaille Salomé Leclerc.

L'album aurait pu sortir le printemps dernier, mais Salomé Leclerc estimait qu'il s'agissait d'un album d'automne. «Je l'ai vraiment pensé comme un album et non comme une liste de chansons. Je ne sais pas pourquoi, mais je voulais qu'il sorte à l'automne. Il me semble que je serai plus portée à l'écouter quand il fait froid dehors, question de me retrouver dans une petite bulle, parce que ça reste un disque d'atmosphère.»

Cinq influences

1. L'art presque perdu de ne rien faire, de Dany Laferrière

«C'est un livre avec plusieurs chapitres de deux ou trois pages, qui devrait normalement se lire très vite, mais moi, je m'arrêtais à chaque chapitre pour laisser déposer les mots. Son écriture à plusieurs niveaux m'inspire beaucoup. C'est très ouvert et très musical, un peu comme des chansons.»

2. Blonde Redhead

«C'est un groupe rock new-yorkais que j'aime beaucoup. Normalement, j'écoute la musique de manière saisonnière, mais ils sont l'exception à la règle: à n'importe quel moment de l'année, lorsque je veux écouter de la musique consistante, j'écoute Blonde Redhead. Misery Is a Butterfly est mon album fétiche.»

3. In Time des Black Keys

«C'est rare que j'écoute un album sur une aussi longue période, mais depuis que Turn Blue est sorti, en mai dernier, je l'use à la corde. J'aime le son et l'énergie que je reçois. J'écoute beaucoup ce disque en courant, je trouve que ça me reset

4. Renégat d'Alexandre Désilets

«C'est une des chansons de son nouvel album, Fancy Ghetto, et c'est ma chanson coup de coeur de l'année. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me met de bonne humeur. C'est probablement une question de mélodie, parce que je suis très musicale, mais cette chanson-là me parle beaucoup.»

5. Atoms for Peace

«[Amok est] l'album que j'ai le plus écouté pendant la création de mon disque. Entre mes périodes d'écriture, je veux dire. C'est le disque qui m'a le plus inspirée au cours de la dernière année, notamment dans ses rythmes électros. C'est vers ça que je voulais aller.»

_______________________________________________________________________________

Spectacle-lancement aujourd'hui à Nomad Nation (129, rue Van Horne), 17h.

CHANSON. Salomé Leclerc. 27 fois l'aurore. Audiogram. En magasin.