Mick Jagger fait le spectacle vendredi au Festival du film américain de Deauville à l'occasion de l'avant-première de Get On Up, un biopic sur James Brown que coproduit le chanteur des Rolling Stones.

À la veille du palmarès de la quarantième édition du festival, la journée a été est très musicale avec l'association de ces deux légendes qui ont en commun leur performance et leur longévité sur scène et leurs qualités d'hommes d'affaires.

«J'ai toujours admiré James Brown. J'avais 20 ans quand je l'ai vu pour la première fois à l'Apollo (Theater de Harlem, quartier noir de New York, ndlr) a déclaré la star du rock devant une salle de presse comble.

«À l'époque il faisait cinq shows par jour. J'étais impressionné, surtout par sa façon de contrôler le public», s'est-il souvenu.

Sorti début août aux États-Unis le film sera sur les écrans français à partir du 24 septembre. La projection en avant-première à Deauville était prévue en soirée, après le passage de Mick Jagger et de l'équipe du film sur le tapis rouge.

La mise en scène est de l'acteur et réalisateur Tate Taylor, qui s'est déjà illustré en 2011 avec The Help.

«Tout ce que je sais faire, c'est faire de belles histoires, et en dehors de sa musique James Brown est un personnage incroyable, qui vous inspire», a expliqué Tate Taylor.

Dans cette biographie cinématographique particulièrement réussie, James Brown est incarné par Chadwick Boseman, surtout connu pour ses rôles dans plusieurs séries télévisées américaines.

«Avec Chad, nous sommes partis sur les traces de James Brown, nous avons parlé à sa famile, à d'anciens musiciens», a raconté le réalisateur.

«J'ai rêvé de produire un film sur James Brown puis à sa mort j'ai perdu les droits mais heureusement Mick les a rachetés», a expliqué de son côté l'autre coproducteur Brian Grazer.

Le film retrace les débuts difficiles dans la vie de «Mr. Dynamite», élevé dans une bicoque d'Augusta, en Géorgie, violenté par son père, abandonné par sa mère puis pris en charge par sa tante, une tenancière de bordel, avant de se retrouver en prison à l'adolescence, pour un vol de costume.

Le grand écart à 73 ans

Mais le jeune James, qui a le rythme dans la peau et qui est doté d'un charisme hors du commun, va bientôt se faire remarquer sur le plan musical, d'abord à l'église dans les gospels puis dans le rhythm and blues avec son compère Bobby Byrd.

Ensemble, ils connaissent le succès à la fin des années 50 au sein du groupe The Famous Flames.

Petit clin d'oeil de l'histoire, le film relate le moment où l'on apprend à James Brown en 1964 qu'il ne passera qu'en première partie au T.A.M.I show de Santa Monica, en Californie, pour céder la vedette à un groupe de jeunes venus d'Angleterre... les Rolling Stones.

«Bienvenue en Amérique», lance James Brown à Mick Jagger et ses partenaires après sa prestation, persuadé que les Stones ne pourraient pas mieux faire.

Get On Up met bien en valeur les qualités scéniques du «parrain» de la musique soul et funk mais ne cache rien du chanteur despote vis-à-vis de ses musiciens, du patron intraitable ayant un sens inné des affaires et du mari violent.

«Je suis le show et le business», aimait-il à répéter.

Mick Jagger, 71 ans et toujours en tournée, admet qu'il s'est un peu inspiré du jeu de scène de James Brown - «J'ai volé tout ce que j'ai pu», a-t-il plaisanté -, tout en reconnaissant qu'il y avait des gestes qui lui étaient impossibles à réaliser.

Peu avant de mourir d'une pneumonie, le jour de Noël 2006, à l'âge de 73 ans, James Brown réussissait encore, dit-on, à faire le grand écart.