Après une vidéo de son interprétation de Blue Christmas d'Elvis Presley, vue 10 millions de fois sur YouTube en décembre dernier, une invitation à l'émission d'Ellen DeGeneres et une visite à Memphis dans l'antre du King, David Thibault, 17 ans, est redescendu sur terre. Il envisage maintenant de réaliser son rêve: vivre du métier de chanteur.

Après avoir terminé sa 5e secondaire l'an prochain, il n'a pas l'intention de s'inscrire au cégep. Il se sent trop bien quand il chante pour envisager autre chose.

«Je suis très réservé et plutôt timide, dit-il. Dans ma vie de tous les jours, je suis assez solitaire. C'est sûr que tout ce qui m'arrive est en train de me changer: je deviens plus sociable. Mais quand j'arrive sur scène, je deviens un peu une autre personne. Je me sens libéré.»

Mais attention: même s'il se limite pour le moment aux succès de son idole, cela ne veut pas dire qu'il ne chantera que cette musique toute sa vie.

«Je vis au jour le jour et je ne veux pas trop penser à l'avenir. Mais si des portes s'ouvrent dans le futur, je ne veux pas être étiqueté toute ma vie comme un gars qui chante du Elvis. Je veux m'ouvrir à autre chose et peut-être faire de mes compositions.»

Quand ce benjamin d'une famille reconstituée de sept enfants est né, Elvis était déjà mort depuis belle lurette. C'est grâce à son grand-père, aujourd'hui décédé, qu'il a découvert son idole.

«La première chanson que j'ai entendue était That's All Right Mama, se souvient-il. Dès l'âge de 11 ans, j'essayais de chanter des chansons d'Elvis, mais ce n'était pas très beau. Quand ma voix a mué, j'ai découvert qu'elle ressemblait à la sienne. Je travaille depuis pour l'améliorer.»

Projets d'avenir

Le nouvel imprésario de David est Martin Leclerc, qui travaille notamment avec Renée Martel et Brigitte Boisjoli.

«David a un potentiel, autant avec les chansons d'Elvis qu'avec des chansons originales pour un album éventuel, dit Martin Leclerc. Il y a une belle maturité dans sa voix, quelque chose de rare pour un jeune de son âge.»

Mais le véritable succès sera plus une question de travail à long terme que d'exploitation d'un buzz sur les médias sociaux, selon l'imprésario qui est dans le métier depuis 27 ans.

«S'il avait été entouré d'une équipe qui connaissait le métier au plus fort de cet engouement médiatique, en décembre, il aurait été possible de structurer rapidement un plan de spectacles et de mise en marché pour une meilleure offensive. Mais personne ne pouvait prévoir qu'une simple chanson [diffusée] dans une station de radio aurait provoqué un tel succès instantané.»

Maintenant, tout est encore à bâtir, et David y croit. Martin Leclerc aussi.

«Il a du talent et on travaille pour en faire une carrière, pas juste une saveur du mois. Il n'a pas encore atteint l'âge où Elvis est devenu populaire et il a le temps d'acquérir de l'expérience. On va pouvoir développer des projets avec lesquels il sera à l'aise.»

En 2015, il fera la première partie de la tournée rétro Les années bonheur, avec René Martel, Michel Louvain et Chantal Pary, qui visitera une quinzaine de villes.

«Ce sont des artistes qui ont été bercés par les chansons d'Elvis, alors David cadre très bien dans cette tournée», dit Michel Leclerc.

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Au Club DIX30 de Brossard, les 5 et 6 août et du 12 au 16 août.