L'Orchestre national de jazz (ONJ) clôt sa première saison ce soir à l'Astral avec le concert Femmes de jazz. Pour l'occasion, la super-formation de 17 musiciens sera encore dirigée par Christine Jensen, lauréate du Juno 2014 de l'album jazz contemporain pour Habitat et, assurément, l'une des top jazzwomen de Montréal.

Aussi à l'affiche de ce huitième et dernier concert: la trompettiste Ingrid Jensen, soeur de Christine et membre du célèbre orchestre new-yorkais de Maria Schneider, de même que la chanteuse Anne Schaefer et le batteur Robbie Kuster (Patrick Watson) qui participeront à la création de la pièce Dans la forêt de ma mémoire, écrite pour l'ONJ par la pianiste Marianne Trudel.

L'Orchestre national de jazz - on a enlevé du nom original «de Montréal» - interprétera aussi Choro Dançado de Maria Schneider, pièce de style brésilien rappelant, nous dit le programme, «un art de la fugue africanisé»; la dynamique Swirlaround de Christine Jensen; deux pièces d'avant-garde de la Japonaise Satoko Fujii et Fresh Impression de Carla Bley.

Grosse affiche comme toujours, mais la foule n'est pas aussi dense au parterre de l'Astral où, souvent, il n'y a pas 100 personnes pour applaudir l'ONJ, malgré la qualité des musiciens et des programmes.

Engagement total

Personne n'est plus conscient de la chose que Jacques Laurin, fondateur et directeur artistique de l'orchestre.

«C'est notre première année et nous sommes très fiers de ce que nous avons accompli avec des moyens réduits mais un engagement total des musiciens.» Des musiciens qui, après répétition et concert, sont payés au taux minimal de la Guilde... «quand il y a de l'argent dans la caisse».

Jacques Laurin, vétéran de la scène, refuse d'accepter la vision populaire de «Montréal ville de jazz deux semaines par année».

«Je ne pars pas des mêmes constats de salles à moitié pleines et tout. Personnellement, je ne crois pas que le milieu du jazz fait ce qu'il peut pour se sortir du marasme dans lequel il s'est empêtré...»

Et Laurin de souligner que seulement 1% des subventions des trois conseils des arts - «1% des subventions de la musique!» - est accordé aux musiciens de jazz, souvent réfractaires aux procédures.

Notons que c'est grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada que l'ONJ a pu commander à Marianne Trudel la pièce qui sera créée ce soir.

Rappelons par ailleurs que l'Orchestre national de jazz fera sa première apparition au Festival de jazz le jeudi 3 juillet au Théâtre Maisonneuve, dans le cadre d'un programme double avec le trompettiste louisianais Terence Blanchard.

Un beau tremplin vers une deuxième saison...