Joey Santiago a un conseil à donner aux fans des Pixies qui veulent se régaler du nouvel album du groupe de rock alternatif américain, le premier sorti depuis 23 ans: ajouter aux anciens titres de votre play-list, mélanger, savourer.

L'album Indie Cindy, sorti mardi, «appartient au vieux catalogue», dit le guitariste qui, avec Charles «Black Francis» Thompson (guitare, chant) et David Lovering (batterie), forme le groupe culte de la scène indépendante américaine depuis les années 1980.

«Mélanger tout, ça marche pour moi, et j'espère que les gens le savent», ajoute Joey Santiago dans une entrevue à l'AFP depuis Londres.

Ce nouvel opus, le cinquième album studio et le premier depuis Trompe le monde en 1991, rassemble une dizaine de titres tirés de trois anciens EP (extended play, disque de quatre titres) déjà publiés par le groupe.

Les Pixies n'ont jamais été en tête des ventes mais ils ont cependant eu un impact indéniable depuis leur formation à Boston en 1986. Le son des Pixies a ainsi influencé Nirvana, Weezer ou Radiohead et un de leurs vieux titres, Gigantic, a aujourd'hui encore été choisi pour la bande-son d'une publicité pour les iPhone à la télévision américaine.

Les premières critiques concernant le nouvel album sont mitigées: le magazine Rolling Stone en apprécie certains titres mais pas d'autres, alors que l'hebdomadaire britannique de musique NME salue l'album «tant attendu» qu'il qualifie «d'original et explosif».

Pour Santiago, il marque une «progression honnête» et présente un «instantané» de ce que sont les Pixies aujourd'hui et où vont aller ces presque quinquagénaires.

«On a tellement de chance, nous avons notre style», dit le guitariste. «On peut choisir (les styles musicaux) et les explorer».

Sans Kim Deal

Les fans les plus engagés regretteront l'absence de la bassiste et fondatrice du groupe, Kim Deal, qui a soudainement quitté la formation en 2012 au début d'un enregistrement au pays de Galles avec le producteur Gil Norton.

«Quand on a appris cette nouvelle, dans un café, ça a été un choc», dit-il. «Mais au troisième jour, on avait fait notre deuil et c'était fini. Le passé, c'est le passé».

Pour Santiago, qui a gardé le contact avec ses partenaires même pendant les 10 ans de leur séparation, avant une reformation en 2003 pour une série de concerts, le groupe a évolué.

Simon «Ding» Archer tient la basse pour l'album Indie Cindy mais les Pixies sont ravis d'accueillir aujourd'hui pour leur tournée la bassiste Paz Lenchantin, une ancienne du groupe de rock A Perfect Circle.

«Nous avons eu la chance de trouver quelqu'un qui colle parfaitement», dit Santiago. «On en savoure chaque instant et le nouveau groupe est très bien».

Les Pixies continuent leurs tournées, commencées en septembre dernier aux États-Unis, pour se rendre bientôt en Australie avec quatre dates à l'Opéra de Sydney avant juin et juillet en Europe, dont une apparition au festival britannique de Glastonbury.

«Quelquefois, je ne sais même pas dans quel pays je suis», s'exclame en riant le guitariste. «Je me régale, c'est une liberté totale de ne pas savoir où vous êtes. Qu'est ce que ça fait, tant que vous vous réveillez le matin?».