Imagine Dragons a rempli le Centre Bell à guichets fermés en se produisant devant 17 500 spectateurs, lundi soir. Pas surprenant, compte tenu de la foule qu'il avait attirée au festival Osheaga, l'été dernier. Un lundi soir idéal pour les jeunes et familles en semaine de relâche. Et au final, une soirée hautement réussie avec un groupe qui a tout donné pour combler un public conquis d'avance.

Imagine Dragons nage en plein succès, mais il est à la fin du cycle de son premier album Night Visions, sorti en août 2012 et vendu à 3,2 millions d'exemplaires. Il y a longtemps que le groupe de Las Vegas multiplie les spectacles (environ 350) avec les mêmes chansons. Mais il n'y avait aucune lassitude dans l'air du Centre Bell, ce soir. Au contraire.

À 20h55, il a simplement fallu que les lumières s'éteignent pour que tous les spectateurs se lèvent de leur siège. Une lune s'est ensuite élevée dans l'énorme écran circulaire surplombant la scène.

Imagine Dragons a mis le paquet dès le départ avec des jets de fumée, des éclairages multicolores et des images de ciel agité qui mettaient en scène la chanson Fallen. Le chanteur Dan Reynolds gambadait fougueusement partout avec sa gestuelle habituelle (en exécutant des sortes de coups de fouet avec son bras). Seul hic, la sonorisation de sa voix, ou sa voix tout court. Difficile à dire.

La foule ne s'en formalisait pas trop (et la situation s'est améliorée par la suite). Les spectateurs ont chanté le refrain rassembleur de Tiptoe en choeur avec le beau grand blond. Alors que les mots «Nobody Else Can Take Me Higher» résonnaient dans le Centre Bell, nous avons sorti nos bouchons, histoire d'éviter un acouphène.

Après un «Merci beaucoup», Dan Reynolds a admiré l'étendue de la foule l'entourant avant de crier au micro: «We love you, Montreal.»

Pendant les chansons It's Time et Amsterdam, Imagine Dragons a joué dans la cour musicale de ses compatriotes de Las Vegas, The Killers.

Par rapport à Osheaga, le spectacle présenté au Centre Bell ce soir montrait Imagine Dragons sous un autre jour avec un amalgame de valeurs ajoutées et une belle puissance rock. Un vrai gros show d'aréna incluant même une reprise de Rush (Tom Sawyer) et un numéro solo de guitare de Wayne Sermon inspiré du riff de Sunshine of Your Love de Cream.

Rafraîchissant, car le numéro du gros tambour sur lequel le chanteur Dan Reynolds se donne à grands coups, on l'a vu à Osheaga, au gala des Grammy et même à Saturday Night Live. Mais il aurait été impossible de l'écarter pour LE tube d'Imagine Dragons, Radioactive, servi en fin de spectacle comme il se doit.

Racoleur mais vrai

Imagine Dragons surfe sur la vague de groupes rock dans son sens large (The Lumineers, Capital Cities) qui ont percé massivement les ondes des stations de radio pop de type top 40. Il alimente la relation privilégiée qu'il entretient avec son public et qui est à la base de son succès. Ses membres alimentent eux-mêmes le fil Twitter du groupe, par exemple.

«Ça fait cinq ans que je suis dans le groupe et je ne me suis jamais senti autant aimé d'une foule», a lancé Dan Reynolds au tiers du spectacle.

Vous savez quoi? On a bu complètement totalement ses paroles racoleuses. Imagine Dragons avait les 17 500 jeunes spectateurs du Centre Bell à ses pieds et il n'a pas manqué de prendre plusieurs fois le pouls de la salle pour déclencher des explosions de cris et d'applaudissements. Il n'en fallait pas plus pour que les membres du groupe sortent des coulisses avec des gilets du Canadien au rappel.

Un spectacle au Centre Bell avec un seul album limite les possibilités. Non seulement Imagine Dragons y met toute la gomme pendant 90 minutes, il tourne avec deux groupes indie-pop qui plaisent à son public: le groupe new-yorkais X Ambassadors et la formation néo-zélandaise The Naked and Famous, qui a ravi la foule en quittant la scène avec son tube Young Blood.