Après des études en musique classique, un diplôme collégial en création littéraire, un baccalauréat en anthropologie, une maîtrise en archéologie, un certificat en journalisme mis en suspens et un EP lancé en 2011, Grenadine lance son premier album officiel mardi.

Le parcours et un parti pris de ne pas précipiter les choses auront servi l'auteure-compositrice-interprète de 29 ans, qui s'appelle Julie Brunet sans un micro dans les mains. Une belle maturité pop se dégage de son premier album, réalisé par Jérôme Minière.

Il y a des choses qu'on ne contrôle pas. Grenadine est terrassée par une sinusite lors de notre entrevue, une semaine avant son lancement. «Une situation de catastrophe naturelle», blague-t-elle.

Au cégep, Julie Brunet jouait du violon dans plusieurs groupes de musique. Dans la vingtaine, l'écriture d'une première chanson l'a incitée à découvrir et exercer sa voix. Puis est venue la chance d'accompagner Coeur de pirate. A suivi le lancement d'un premier EP en 2010 qui lui a permis de faire plusieurs spectacles, notamment aux FrancoFolies. «Je n'étais pas très solide», dit celle qui semble fort critique à l'égard d'elle-même.

Table rase

Un jour, Grenadine a reçu un courriel de Jérôme Minière qui louangeait son EP. Son imprésario, Guy Ritchot (qui s'occupe aussi d'Alfa Rococo et de Kaïn), a recroisé Minière des mois plus tard pour ensuite lui confier la réalisation du premier album de Grenadine. Le mot d'ordre: faire table rase.

«Après le EP, on a dit que je faisais de la pop sucrée. J'aurais pu tomber dans la pop sirupeuse, mais je n'en avais pas le goût, poursuit-elle. Je ne suis pas Katy Perry, donc on a décidé de prendre notre temps pour faire une pop plus artisanale et en profondeur.»

Une touche sixties et une mélancolie à la française se dégagent des chansons de Grenadine. Bonjour tristesse fait un clin d'oeil à l'auteure française Françoise Sagan - «je lui ai juste piqué son titre», dit Grenadine - Oublie-la a une touche tropicale, alors que Petits mensonges galope avec des claquements de mains.

Jérôme Minière et Grenadine ont fait et refait les chansons de A à Z, transformant des ballades folk en hymnes faits pour se dandiner d'une jambe sur l'autre. Ici avec une touche d'électro; là avec des arrangements de cordes. Tout en douceur et en féminité. «Jérôme a passé Amours microscopiques dans un tordeur disco-pop», explique Grenadine.

À l'image de son parcours scolaire, certaines chansons de Grenadine sont le fruit du hasard. La pièce Marion doit son titre à des accords écrits sur un numéro de Voir dont Marion Cotillard faisait la page couverture. «Je ne me pose pas de questions pendant une éternité avant de prendre une décision. Les choses arrivent sans que ce soit un hasard et j'y vais.»

CHANSON POP

Grenadine

R-Musik

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