C'est «sur scène évidemment» qu'Adamo fêtera fin octobre ses 70 ans et ses 50 ans de succès, bien décidé à continuer à chanter l'amour tant que son fidèle public l'applaudira, de Paris à Tokyo.

«Je suis conscient du privilège d'être toujours là et d'avoir un public devant moi»: Salvatore Adamo ne boude pas son «plaisir de vivre».

Alors que la plupart des gloires des années 1960 sont retraitées, oubliées voire décédées, le crooner italo-belge remplit toujours les salles de concert, même s'il est moins présent sur les ondes ou les écrans de télévision.

«Je ne le vois pas s'arrêter de chanter tant qu'il aura la santé», affirme le journaliste Thierry Coljon, auteur de la biographie Adamo, 50 ans de succès (Renaissance du Livre). «Il ne cesse d'écrire de nouvelles chansons et vient de sortir cinq disques au cours des dix dernières années», précise-t-il.

Cette persévérance a fait entrer Adamo dans le club restreint des chanteurs ayant vendu plus de 100 millions de disques.

«Ses derniers albums sont devenus «disques d'or» en Belgique (soit plus de 10 000 exemplaires vendus) et ils dépassent les 50 000 en France», se félicite Gilbert Lederman, d'Universal Belgique.

Adamo a déjà prévu de retourner en studio au printemps 2014 pour enregistrer un nouvel album, son 24e. Il s'apprête aussi à sortir son dernier, La grande roue (2012), en version allemande.

Adulé au Japon

La carrière de ce fils de Siciliens modestes installés en Belgique a véritablement décollé à l'automne 1963.

Le jour de ses 20 ans, malgré le trac, il fait un tabac sur la scène de l'Ancienne Belgique, salle mythique de Bruxelles. Son premier succès, Sans toi ma mie, est une chanson romantique portée par une voix un peu androgyne, très éloignée des standards yéyés de l'époque.

Suivront les années folles avec le triomphe de Tombe la neige, Vous permettez Monsieur ou Mes mains sur tes hanches.

Star adulée par les femmes, «le tendre jardinier de l'amour», comme l'a surnommé Jacques Brel, triomphe dans le monde entier, en particulier au Japon. Tombe la neige y reste en tête des palmarès durant 70 semaines.

«Je suis allé 38 fois au Japon et une nouvelle tournée est prévue à l'automne 2014», annonce Adamo. «Mes chansons y sont toujours disponibles dans les karaokés (...) Bien sûr, si on me reconnaît dans la rue à Tokyo, c'est qu'on a un certain âge», sourit-il.

N'empêche, Adamo est fier d'avoir réussi à rajeunir son public en France et en Belgique grâce à l'album Le bal des gens biens (2008), où il s'entoure de jeunes chanteurs (Thomas Dutronc, Benabar et Raphael), et à sa participation au festival des Vieilles Charrues, en Bretagne.

«Salvatore a soif de reconnaissance. Rien ne le vexe plus que le mot «ringard»», remarque Thierry Coljon.

Grand-père depuis mars, Adamo a appris à se ménager, ne faisant plus qu'«une soixantaine de concerts par an, contre 300 dans les années 1960». «Mais il ne peut s'empêcher de tout donner sur scène, souvent pendant plus de deux heures», selon son biographe.

Ce sera sans nul doute le cas à Bruxelles le 31 octobre pour le concert anniversaire de ses 70 ans.