Il y a 25 ans disparaissait le chansonnier québécois Félix Leclerc. Cet auteur-compositeur-interprète, poète et écrivain est mort le lundi 8 août 1988 à huit heures à l'île d'Orléans où il s'était retiré. Il avait 74 ans.

Ses funérailles avaient eu lieu dans la simplicité en l'église de Saint-Pierre-de-l'île d'Orléans.

Pour commémorer cet anniversaire, la fille du poète, Nathalie Leclerc, également directrice générale et artistique de l'Espace Félix-Leclerc à l'île d'Orléans, a interpellé le ministère de l'Éducation afin que son père figure dans les manuels scolaires d'histoire. «J'aimerais que mon père ait au moins une page dans les livres d'histoire. Il y a beaucoup de textes sur l'arrivée du téléphone, sur l'imprimerie, mais rien sur Félix, rien sur le Québec. Ce sont nos livres à nous quand même», a exprimé Mme Leclerc en entrevue avec La Presse Canadienne.

Une lettre a été envoyée au ministère de l'Éducation il y a environ cinq semaines, et Mme Leclerc a reçu un accusé de réception. «C'est un bon début», estime-t-elle.

L'Espace Félix-Leclerc dévoilera jeudi après-midi quatre sculptures d'artistes de la Maison des métiers d'art de Québec, inspirées de l'oeuvre de Félix Leclerc. Les pièces sculptées dans des troncs d'arbre seront exposées dans les sentiers-natures de l'Espace Félix-Leclerc tout au long de l'année. En soirée, le comédien Stéphane Côté rendra hommage à l'auteur de Moi, mes souliers en textes et en chansons.

Une cérémonie de commémoration est également organisée ce jeudi à l'ancienne maison de M. Leclerc à Vaudreuil-Dorion, où il s'est installé en 1946. Classée site du patrimoine par le ministère de la Culture depuis 2009, la maison nécessite d'importants travaux de restauration. La Maison Félix-Leclerc a déjà obtenu 560 000 $ du ministère de la Culture et 350 000 $ de la ville de Vaudreuil-Dorion.

Le directeur général, Simon Bissonnette, se tourne maintenant vers le grand public et les entreprises privées afin d'amasser les derniers 750 000 $ nécessaires aux travaux, qu'il aimerait voir terminés pour l'an prochain, année du 100e anniversaire de naissance de Félix Leclerc. «Mais l'urgence est surtout motivée par l'état avancé de dégradation de la maison qui ne peut pas durer encore longtemps dans l'état où elle est», affirme-t-il.

Félix Leclerc a vécu une vingtaine d'années dans la région de Vaudreuil-Dorion, dont une dizaine d'années dans cette maison. M. Bissonnette estime important de sauvegarder ce bâtiment qui a vu émerger M. Leclerc. «C'est l'époque à laquelle il a percé, notamment en Europe, l'époque de l'écriture, du théâtre, de Janine Sutto qui était sa voisine. (...) C'était l'émergence d'une nouvelle génération», raconte-t-il.

On doit à Félix Leclerc des chansons comme Le p'tit bonheur, Moi, mes souliers, Bozo, Le train du Nord, L'hymne au printemps et Le tour de l'île. Dans les années 1970, une trentaine de ses chansons avaient été enregistrées avec de nouveaux arrangements écrits par le musicien François Dompierre.

Après un passage à Paris, où il a séduit le public, il a remporté en 1951 le prix du disque de l'Académie Charles-Cros, grande distinction de la chanson française.

Félix Leclerc a aussi publié entre autres les recueils de conte Adagio, Andante et Allegro, de même que le récit Pieds nus dans l'aube.

L'été prochain, on soulignera le centenaire de sa naissance. Félix Leclerc était né le 2 août 1914 à La Tuque.