Après New York, Londres et Toronto, au tour de Montréal de rendre un hommage en musique à Kate McGarrigle. Son fils Rufus Wainwright nous parle des deux concerts en famille avec des invités québécois qui auront lieu au Théâtre Outremont, le 8 août.

Le clan McGarrigle-Wainwright, avec en tête Rufus Wainwright, sa soeur Martha et leur tante Anna, l'autre moitié des soeurs McGarrigle, a organisé ces dernières années quelques concerts en hommage à Kate McGarrigle, morte en janvier 2010.

D'abord au Town Hall de Manhattan, où la documentariste Lian Lunson a tourné le documentaire musical Sing Me the Songs That Say I Love You - A Concert for Kate McGarrigle, dont la première montréalaise aura lieu au Théâtre Outremont le 7 août à 20h. Puis à Londres et à Toronto, d'où proviennent les enregistrements additionnels que l'on retrouve sur le récent album double Sing Me The Songs: Celebrating the Works of Kate McGarrigle. Il y a moins d'un mois, le clan McGarrigle-Wainwright remettait ça à Brooklyn.

«À l'Outremont, ce sera le dernier chapitre de cette série de concerts en hommage à ma mère. Et c'est bien que ça se termine à Montréal», commente Rufus Wainwright. Les deux concerts de jeudi, dont le titre Cheminant vers ma ville s'inspire d'une chanson des McGarrigle, seront fort différents des précédents en ce qu'ils mettront davantage en lumière le répertoire francophone des deux soeurs québécoises avec la complicité des invités Pierre Lapointe, Michel Rivard, Marie Michèle Desrosiers, Fanny Bloom et Robert Charlebois, qui était également du concert torontois l'an dernier.

«C'était notre objectif, reconnaît Rufus. Il y aura évidemment des chansons en anglais, mais il y a tout un autre volet francophone dans l'oeuvre de ma mère. J'adore chanter ces chansons et en plus, les soeurs McGarrigle sont l'un des premiers exemples de vedettes internationales du Québec qui ont été adoptées aussi bien par les francos que les anglos. C'est important de le souligner.»

Ne pas oublier Anna

Rufus et Martha connaissent bien Robert Charlebois, qui a participé au spectacle de Noël du clan en 2011, avec qui ils ont chanté à la Saint-Jean par la suite et dont Rufus a repris Je reviendrai à Montréal sur la grande scène du Festival de jazz l'an dernier.

«Je connais certains des artistes invités, d'autres pas, mais comme j'étais accaparé par ma tournée de concerts et d'autres projets, je tenais à impliquer ma tante Anna dans ce processus de sélection, dit-il. En fait, on va également chanter des chansons d'Anna McGarrigle. On parle beaucoup de Kate, mais il ne faut pas oublier qu'Anna était la moitié de l'équation.»

D'autres membres de la famille, dont la tante Jane, l'oncle Dane et les cousins Sylvan et Lily Lanken, seront évidemment à l'Outremont, tout comme les vieux complices musiciens Joel Zifkin et Michel Pépin. «Outremont, c'est l'épicentre des 20 et quelques dernières années de la vie de ma mère, rappelle Rufus. C'est là que Martha et moi avons grandi et que nous sommes allés à l'école secondaire. C'est surtout là que Kate a vraiment été la plus heureuse. Et elle a connu des années misérables à Westmount, t'inquiète pas», dit-il en pouffant de rire.

Plus sérieux, il ajoute: «On veut vraiment que ce soit un événement montréalais parce que ça coïncide avec l'inauguration de la place Kate-McGarrigle sur l'avenue Laurier (entre Querbes et Durocher), la veille des concerts (à 13h30), donc ça reste dans le quartier. Et on va en profiter pour installer enfin la pierre tombale de ma mère à Saint-Sauveur. Ça va être une occasion pour la famille de se rassembler ailleurs que sur une scène.»

Les recettes des deux concerts de jeudi seront versées à la Fondation Kate-McGarrigle pour la recherche sur le sarcome, le cancer qui lui a enlevé la vie.

Nouvel album, nouvel opéra

Depuis la fin de sa tournée Out of the Game, Rufus a donné des concerts solos. Il en a profité pour chanter des chansons fraîchement écrites et il confirme qu'un nouvel album est en gestation: «Je passe à une autre étape, c'est certain.» Il compose présentement un deuxième opéra dont il ne veut pas parler tout de suite: «Ça va être annoncé à l'automne.»

Chaque fois que nous lui avons parlé ces dernières années, Rufus affirmait que son premier opéra, Prima Donna, créé en 2009 à Manchester, serait présenté sous peu à Montréal. Plus maintenant.

«Je ne sais pas si je devrais dire ça - à ce moment-ci, je m'en fous un peu -, mais je ne suis pas très fier de l'Opéra de Montréal qui s'est traîné les pieds dans ce dossier. Mais il y a d'autres maisons d'opéra qui veulent le monter en Europe et il y a également de l'intérêt en Australie. Montréal fait un peu sa précieuse...»

Cheminant vers ma ville, au Théâtre Outremont, le 8 août à 18h et 21h30.