Sur la scène du Centre Bell, lundi soir, Beyoncé a incarné son statut de reine et de super-woman. Celle qui forme un couple royal avec Shawn «Jay-Z» Carter et qui a accouché en janvier 2012 accomplit tout avec brio en spectacle: chanter, danser, séduire, se déhancher, éblouir... Bref, tout donner ce qu'elle a dans le corps!

Le visuel monarchique du vidéo qui a annoncé le Mrs. Carter Show World Tour, l'hiver dernier, a précédé l'entrée en scène grandiose de la chanteuse. Après des feux d'artifice, la reine Beyoncé est apparue en chair et en os, vêtue d'un chic tutu blanc, puis elle s'est élancée tout en jambes aux rythmes de Run The World (Girls).

Oui, les filles dominaient le monde au Centre Bell, lundi soir. Beyoncé était accompagnée d'une armée composée presque exclusivement de femmes. Elle a bougé avec une dizaine de danseuses et chanté avec un groupe de 11 musiciennes, dont trois saxophonistes et sa fidèle guitariste, Bibi McGill, dont l'instrument a pris en feu pendant un solo, comme au spectacle de la mi-temps du SuperBowl. Les seuls hommes sur scène étaient deux danseurs: les fameux jumeaux identiques français surnommés «Les Twins».

Clin d'oeil sympathique

Beyoncé a ensuite remercié le public de Montréal de lui avoir donné l'une de ses premières chances, en 1997, quand Destiny's Child a assuré la première partie de Wyclef Jean. Un clin d'oeil sympathique, témoignant du grand chemin qu'elle a parcouru depuis plus de 15 ans.

Après End of Time, où Beyoncé a brillé à coup de déhanchements et d'épaulées, la star a fait valoir ses prouesses vocales avec la ballade Flaws and All.

Le temps d'un changement de costumes, Beyoncé est apparue avec un justaucorps à paillettes noires. Sur un ton de dominatrice, elle a gonflé la foule à bloc en lui demandant de répondre à ses ordres. «Oui, madame Carter!» lui ont répondu les 20 000 spectateurs à l'unisson.

Pendant la chanson Baby Boy, l'effet visuel était saisissant avec les ombres de Beyoncé et de ses danseuses se déhanchant devant des projections en noir et blanc.

Avec une interlude visuelle léchée, photographique et sexy rappelant l'époque Vogue de Madonna, Beyoncé s'est dandinée suavement au son de Naughty Girl. Tout de suite après, Beyoncé a joué les stars de cabarets au son de Party. Cette fille-là peut toute faire et tout incarner sur scène. Elle pose, puis se la joue cool. Elle est sexy, puis près du public. Elle est tantôt lascive, tantôt sportive.

Grandioses, les différents tableaux de son spectacle étaient parfois chargés d'effets visuels, parfois puissants de par leur dépouillement. Les cheveux dans le vent et perchée sur des talons vertigineux, Beyoncé portait sur scène des créations de Ralph & Russo, Emilio Pucci, Givenchy, The Blonds et Vrettos Vrettakos.

Interprétation vibrante

Beyoncé a pigé dans le répertoire de ses quatre albums, de ses tubes Crazy In Love, Single Ladies à Love On Top. Elle a également interprété Survivor de son ancien groupe Destiny's Child. Assise, elle a servi une interprétation vibrante d'I Care, et elle s'est étendue sur le piano à queue de sa pianiste en entonnant 1+1

Le spectacle a duré près de deux heures. Beyoncé a chanté sur une scène secondaire circulaire apparue par surprise au milieu du concert à l'autre opposé du parterre. Elle touchait et saluait les spectateurs en les invitant à fredonner avec elle Irreplaceable. Elle a également offert un segment tribal, et entonné en rappel un extrait d'I Will Always Love You de Whitney Houston. Pendant Halo, les spectateurs ont à peine remarqué que ses cheveux sont restés coincés dans le ventilateur.

Une mention spéciale pour ses musiciens qui apportaient une richesse et une profondeur R&B à ses pièces, mais la basse était trop forte, lundi soir.

À 31 ans, Beyoncé a vendu 100 millions d'albums en carrière. Lundi soir, la reine du couple royal qu'elle forme avec Jay-Z a prouvé qu'elle méritait son trône. Sur la scène du Centre Bell, son talent était plus grande que nature.