Le roi de l'accordéon André Verchuren, qui a fait danser des millions de Français aux rythmes de son instrument pendant plus de cinquante ans, est mort mercredi à Chantilly, près de Paris, d'un arrêt cardiaque à l'âge de 92 ans.

Fils et petit-fils d'accordéonistes, l'interprète de succès tels que Les fiancés d'Auvergne, Le chouchou de mon coeur ou La Saint-Hubert «avait arrêté de faire des galas à 91 ans», a déclaré à l'AFP son fils Harry Williams Verchuren.

«J'ai commencé à jouer à l'âge de quatre ans, avant même de savoir écrire», affirmait cet ardent défenseur du piano à bretelles, cheveux noirs éternellement gominés.

L'accordéon est une tradition familiale: André Verchuren, né le 28 décembre 1920 à Neuilly-sous-Clermont, au nord de Paris, avait donné son premier bal à l'âge de 6 ans au côté de son père. À 14, il interprètait sa première composition, Perles de rosée, et devenait champion du monde d'accordéon.

Pendant la guerre, il avait recueilli des parachutistes alliés, ce qui lui valut d'être arrêté et déporté à Dachau (Allemagne).

À son retour, il faudra quelques années pour que ses doigts retrouvent toute leur agilité. Mais dès 1950, le succès populaire est immédiat. Parallèlement à ses émissions à la radio, André Verchuren sillonne la France entière, donnant 150 galas par an. «Les bals, la musique, la route: autant de drogues pour moi», dit-il.

Il enregistre des milliers de titres qui se vendent massivement. Son plus grand succès, Les fiancés d'Auvergne, sera vendu à des millions d'exemplaires.

«C'est vrai que ma vie peut se résumer à quelques chiffres impressionnants: sept millions de kilomètres parcourus en voiture, un million en avion, plus de cinquante millions de disques vendus. Et surtout j'ai fait danser dix-sept millions de couples à travers le monde», rappelait-il au quotidien Le Parisien en 1992.