Pour son nouveau disque qui sort le mois prochain au Québec et en septembre en Europe, la chanteuse montréalaise Térez Montcalm renoue avec le jazz rauque et rock qui l'a fait connaître. Sans se trahir, elle s'en était un peu éloignée avec son précédent album, dans lequel elle rendait hommage à l'Américaine Shirley Horn et qu'elle a joué en tournée pendant plus d'un an.

«C'était des ballades. Là, j'avais envie que ça groove», expliquait-elle récemment lors d'un spectacle au Café de la danse, près de la Place de la Bastille.

Son passage dans cette salle de 500 places, pleine à craquer pour l'occasion, concluait une mini-tournée d'une demi-douzaine de dates visant à préparer le terrain en vue de la sortie de I know I'll be alright. Dans le public se trouvaient plusieurs programmateurs de scènes nationales et de festivals, indique-t-on. Résultat: une dizaine de dates déjà calées pour l'automne, et autant pour le printemps, auxquelles d'autres engagements viendront sans doute s'ajouter.

Le prochain opus de Térez Montcalm est attendu en France avec une certaine impatience. Depuis la succès de Vodoo (70 000 exemplaires), la «chanteuse canadienne timbrée», selon la formule du journal Libération, a réussi à se faire une petite place dans l'univers souvent lisse du jazz vocal féminin, dominé en France par Diana Krall, Melody Gardot ou Stacy Kent.

«Elle s'installe doucement mais sûrement», résume son imprésario en France, Véronique Croisile, qui a longtemps travaillé au Québec.

Sans être une superstar, Térez Montcalm apparaît comme une «jazzwomen» atypique et singulière, fougueuse et rigoureuse à la fois, capable de fondre dans le jazz, mais sans jamais se perdre en route, des sonorités soul, groove, funk et rock.

«S'il est aujourd'hui une chanteuse volcanique - ou sobre - éclectique et superbement inventive, c'est bien Térez Montcalm», a écrit le quotidien La Nouvelle République au moment de son passage au festival All That Jazz, à Blois.

I know I'll be allright sort au Québec le 14 mai. Térez Montcalm le présentera en spectacle à Montréal (à l'Astral), le 16, et à Québec (au Petit Champlain) le 17.

Le disque est constitué pour moitié de reprises passablement audacieuses (comme Wanna be startin' somethin de Michael Jackson, Ashes to ashes, de David Bowie, Philadelphia de Neil Young), pour moitié de titres originaux. Deux chansons en français y figurent, dont Je reviens te chercher, de Gilbert Bécaud.

Pour ce nouvel album, Térez Montcalm s'est entourée de quelques pointures du jazz français, comme le pianiste Pierre de Bethmann et la saxophoniste Géraldine Laurent, qui signe les arrangements. Un seul Québécois l'accompagne, le remarquable Jean-Sébastien Williams, élevé par la chanteuse (elle-même guitariste) au rang de «meilleur guitariste au monde».