Le buzz autour de la chanson électro-dance Harlem Shake n'est pas pour déplaire à son auteur, le DJ américain Baauer, qui s'est dit ravi du phénomène.

Son titre sert de base à un mème (phénomène viral sur internet) dont se sont emparés en deux semaines plusieurs dizaines de milliers d'internautes sur le site de partage de vidéos YouTube.

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«Je suis simplement heureux de voir les gens se lâcher sur ma musique», a déclaré le DJ en vogue de Brooklyn lors d'une session de questions-réponses avec ses fans sur le site Reddit.com.

Le concept de ces vidéos est très codifié: elles ne durent pas plus de 30 secondes et sont divisées en deux parties. Dans la première, une personne, souvent casquée ou masquée, danse calmement au milieu d'un groupe occupé à des activités normales. Lorsque le refrain de la chanson démarre, un plan de coupe montre alors l'ensemble des personnes, déguisées à outrance ou dénudées, dansant de façon frénétique, avant qu'un bref ralenti ne vienne clore la vidéo.

En l'espace de quelques jours, des milliers de versions ont été mises en ligne sur YouTube. Des soldats norvégiens en skis aux mascottes des équipes de NBA en passant par de nombreuses entreprises, jusqu'à 4000 variantes ont été créées par jour. On dénombre aujourd'hui plus de 25 000 vidéos «Harlem Shake» sur YouTube, pour un total approchant les 120 millions de vues.

«Le phénomène viral était totalement hors de mon contrôle. Je vois ça de manière positive, beaucoup de nouveaux auditeurs écoutent aujourd'hui ma musique», s'est félicité Baauer, de son vrai nom Harry Rodrigues, qui officie dans le style trap, un sous-genre du rap originaire du sud des États-Unis qui emprunte basses et synthétiseurs à l'électro.

«Synthé néerlandais super grinçant»

La chanson Harlem Shake du DJ de 23 ans originaire de Philadelphie s'est retrouvée propulsée dans le top 10 des ventes sur iTunes en Amérique du Nord, en Europe et en Australie, près de 10 mois après sa sortie officielle, en mai 2012.

À l'origine du buzz, un blogueur américain se faisant appeler Filthy Frank. Le 2 février, il poste une première vidéo de lui et ses amis dansant sur Harlem Shake. Mais c'est la version postée le même jour par The Sunny Coast Skate, un groupe de skateurs australiens, qui pose le concept du mème et lance le phénomène.

Les comparaisons avec le «Gangnam Style» du sud-coréen Psy ne se sont pas fait attendre. Baauer est magnanime: «Ce mec a l'air de plutôt bien s'en sortir depuis, donc ça ne me déplaît pas», a-t-il déclaré il y a quelques jours à Interview Magazine.

Le Harlem Shake est à l'origine un mouvement de danse hip-hop apparu à Harlem, un quartier de New York, au début des années 1980.

Pour sa chanson, Baauer a utilisé un sample du morceau Miller Time du rappeur Pastic Little sorti en 2001. «J'ai eu l'idée de prendre un synthé néerlandais super grinçant et de le mettre sur un morceau de rap, a expliqué le DJ, qui a déjà remixé des succès de No Doubt et Prodigy. Puis j'ai essayé de faire en sorte que le titre se démarque par son excentricité.»

Baauer termine actuellement une tournée américaine avec le producteur de rap Just Blaze. Il est déjà annoncé à l'affiche de nombreux festivals européens cet été.