Bon Jovi, qui va encore faire salle comble au Centre Bell ce soir et demain, a depuis toujours un solide noyau de loyaux fans à Montréal. Tant et si bien que le Québec et sa métropole sont considérés comme le deuxième marché en importance pour Jon Bon Jovi et sa bande, après leur New Jersey natal et sa voisine New York. Explications.

Depuis 2003, Bon Jovi a donné pas moins de 12 spectacles à Montréal, auxquels il faut ajouter ceux de la nouvelle tournée Because We Can, ce soir et demain. Lors de sa virée précédente, le groupe du New Jersey a empli à ras bord le Centre Bell 5 fois en 15 mois. Ajoutez à cela les 80 000 spectateurs qui les ont applaudis sur les plaines d'Abraham l'été dernier. Qui dit mieux?

Paul Korzilius, agent de Bon Jovi depuis 1992, ne sourcille pas quand on lui soumet l'hypothèse que le Québec est le deuxième marché en importance pour le groupe du New Jersey.

« Tout à fait! Montréal et la province du Québec ont toujours été un endroit très spécial pour Bon Jovi. Les fans sont passionnés. C'est comme ça depuis les années 80. Un coup de foudre qui n'a fait que grandir au fil des ans. »

Dans le top cinq des territoires conquis par Bon Jovi, Korzilius cite par la suite le Royaume-Uni, l'Irlande et l'Allemagne, avec l'Australie et la Suède pas très loin derrière.

« Partout où ils se produisent, on dirait que les gens les adoptent comme s'ils étaient des gars du coin. D'habitude, on lance la tournée après l'album, mais comme What About Now ne va sortir que le 12 mars, la tournée s'arrête d'abord dans nos marchés les plus forts, là où se trouvent les fans les plus fidèles qui vont adorer les nouvelles chansons. Dont Montréal. Il devrait avoir six ou sept nouvelles chansons au programme. »

Sophie Barbe, du bureau d'Universal Music à Montréal, nous apprend qu'au moins 30% des ventes de disques de Bon Jovi au Canada se font au Québec.

« Nos parts de marché se situent habituellement autour de 20% à 22%, donc 30%, c'est beaucoup. En plus, ces ventes sont constantes d'un album à l'autre. Bon Jovi n'a pas eu de gros succès à la radio depuis Have a Nice Day (2005). Pourtant, on a vendu au Canada 100 000 exemplaires de The Circle paru en 2009. Les fans sont loyaux: ils achètent les albums même s'ils ne tournent pas à la radio. Ils aiment Jon. Il est proche des gens et pourtant, c'est un homme réservé. Il a toujours été clean, et il livre la marchandise. »

En plus, le héros a toujours favorisé la proximité avec son public. Pas besoin de fracasser sa tirelire pour assister à ses spectacles - certains billets se vendent à moins de 30$. Plus encore, rappelle Sophie Barbe, Bon Jovi a longtemps accueilli sur scène des gagnants de concours: « Il pouvait y en avoir 160 ou 180 en rotation par spectacle. C'est chouette d'être sur scène avec le groupe pendant deux ou trois chansons! »

Ce n'est pas tout. Aujourd'hui et demain, l'équipe de Bon Jovi accueillera dans les coulisses du Centre Bell les gagnants d'un colloque organisé par la faculté de gestion de McGill, qui pourront voir comment s'organise la production d'un spectacle de cette envergure.

Mais la longévité de ce succès de masse tient d'abord aux chansons et à la façon de les jouer en spectacle.

« Bon Jovi et son groupe sont des showmen extraordinaires, commente Jacques Aubé, directeur général d'evenko. Parfois, un artiste donne un moins bon spectacle et tu sais que tu vas avoir de la difficulté à vendre sa prochaine tournée. Pas Bon Jovi. Avec eux, il s'agit juste de voir combien de shows ils veulent donner. »

Pas étonnant qu'on nous annonce que le groupe va revenir à Montréal à l'automne.