La chanteuse et pianiste de jazz Diana Krall a séduit des spectateurs dans certaines des plus grandes salles de spectacle, mais lorsqu'elle pense à lancer sa nouvelle tournée nord-américaine, dimanche, dans sa ville natale de Nanaimo, en Colombie-Britannique, elle est nerveuse.

«Je suis probablement davantage sur les nerfs à l'idée de jouer à cet endroit, plutôt qu'à Carnegie Hall, puisque je connaîtrai tous ceux qui seront là», a déclaré Krall lors d'un récent entretien téléphonique.

La chanteuse s'arrêtera entre autres au Centre national des arts d'Ottawa, les 23 et 24 février, ainsi qu'à la Place des Arts de Montréal, le 26 février.

«Mon père sera là et cela fait très longtemps qu'il a vu l'un de mes concerts. J'ai son gramophone avec moi sur scène», a dit l'artiste en parlant de son prochain spectacle.

Ce gramophone a d'ailleurs aidé à inspirer le plus récent album de l'artiste, Glad Rag Doll, une série de chansons qui représentent une adaptation moderne de pièces des années 1920 et 1930, du ragtime au blues, en passant par le style roots.

Le disque a été produit par le musicien T-Bone Burnett, et représente un certainement éloignement du style de Krall, qui interprète habituelle des pièces de jazz du milieu du siècle dernier. On y retrouve également une nouvelle instrumentation et de nouveaux musiciens, y compris Burnett et le mari de Diana Krall, Elvis Costello, qui se commet sous le pseudonyme de Howard Coward.

La chanteuse connaît les pièces - de la chanson-titre contemplative à la plus sombre When the Curtain Comes Down, en passant par l'énergique I'm A Little Mixed Up -  depuis qu'elle est enfant, grâce à la vaste collection de partitions, de 78 tours et de cylindres gravés de son père.

Avec Glad Rag Doll, Diana Krall a tenté d'explorer un aspect un peu plus sombre des années 1920 et 1930 qui s'applique également à l'époque moderne. S'inspirant des danseuses de Ziegfeld, elle a porté de la lingerie «vintage» sur la couverture de son disque, et jette un regard triste.

Dans le cadre de sa nouvelle tournée, Krall offre un hommage vidéo à ces danseuses ayant connu des fins souvent tragiques, et utilisent d'autres projections, y compris des photos des tours de chant de sa famille lors de son enfance, ainsi que des extraits de films muets et de vieux dessins animés.

Le spectacle dans son ensemble est conçu pour que le public ait l'impression d'être dans un vieux théâtre de vaudeville, a dit Krall, qui porte des vêtements d'époque sur scène et joue sur un vieux piano des années 1920 qu'elle a découvert dans une boutique d'antiquités du Mississippi.

L'artiste dit avoir eu plusieurs idées pour le spectacle lorsqu'elle se remettait d'une chirurgie au genou.

«Je ne pouvais pas dormir, j'étais debout toute la nuit, et j'ai donc travaillé.»

Malgré toute sa préparation en avance, Krall précise qu'elle modifie constamment le spectacle - une grande différence par rapport à son précédent style de tournée, qui consistait à graver le tout dans la pierre.

Selon l'artiste, les concerts prévus cet été en Europe se dérouleront dans des festivals extérieurs, et ne possèderont pas les éléments visuels

Krall ne désire d'ailleurs pas non plus verser dans le multimédia pour tous ses prochains concerts, dit-elle, soulignant qu'elle ne voudrait jamais trop s'éloigner de ses racines.

Il s'agit d'un conseil reçu de la part de son ami Paul McCartney, avec qui elle a collaboré à l'échelle technique pour le plus récent disque de l'ex-Beatle, Kisses on the Bottom.