Il est né à l'hôpital Notre-Dame de Montréal, il y a 28 ans. «Ma mère est morte quand j'avais 1 an. Elle s'est fait tuer par un maniaque sexuel», révèle le rappeur Scamp. «Dix ans après, mon père s'est fait tuer dans le temps de la guerre des motards.»

De son vrai nom Steve Norris, Scamp a vécu son enfance à la dure. Il incarne parfaitement le «street rap» et le D-I-Y (Do-it-yourself). «J'ai écrit la plupart de mes chansons en centres d'accueil ou en dedans», explique-t-il.

Rencontré un lundi midi, Scamp est dans le studio de DJ Horg (producteur et fidèle collaborateur de Samian), qu'il a croisé au spectacle du collectif 12 Singes aux FrancoFolies, et à qui il a demandé des beats pour son premier album, qu'il souhaite sortir prochainement. Il a proposé à Horg d'échantillonner un dialogue du film Quiconque meurt, meurt à douleur de Robert Morin. «Scamp a un style hardcore underground, cru et de la rue», lance DJ Horg.

Ce dernier apprécie le professionnalisme de Scamp, qui est arrivé fin prêt en studio en sachant par coeur les paroles de sa chanson écrite deux jours plus tôt.

Les paroles vont comme suit:

Quand je perds le contrôle dis toé que non c'est pas drôle

Pareil comme la taule qui enrôle des jeunes qui goalent

Chu pas un pimp mais j'aime les bitchs autour des pôles

Scamp a eu le coup de foudre pour le rap avec la chanson Ta yeul' de KC LMNOP. «Le hip-hop, c'est ma vie. J'ai mon studio chez nous», dit celui qui commencera un diplôme d'études professionnelles (DEP) en soudure sous peu.

Extrait d'une chanson

Parce qua tout' les jours esti la mort je la frôle

Je la vois la côtoie car moi je crois qu'elle m'épaule

Pis pour la défier chu' pas obliger de jouer de rôle

Juste de rester calme poser pis de mordre dans toute qu'es' qui miaule

Comme un chien du nord pure race ou ben bâtard