Il a toujours porté le numéro 7 au basketball et son étiquette de disque s'appelle 7e Ciel. Normal: il est né le 7-7-1977! Professeur d'éducation physique de formation et rappeur, Anodajay est l'imprésario de Koriass et Samian.

C'est un fier habitant de l'Abitibi et un des pionniers du rap au Québec. Adolescent, il faisait des «petits shows à Rouyn-Noranda sur des intrus américains». En juin 2003, il a attiré l'attention avec son premier album, mais le succès est venu avec son deuxième album Septentrion, propulsé par sa reprise du grand classique québécois rebaptisé Le beat à Ti-bi, en duo avec Raôul Duguay.

«J'ai compris comment la game se jouait», dit-il.

Anodajay a toujours eu un esprit rassembleur dans un milieu compétitif. Le 7 avril 2007, il a organisé l'événement HHD Hip-Hop Dépendant, au Club Soda, réunissant Loco Locass, L'Assemblée, Sans Pression, etc. «C'était audacieux de ma part, car il y avait des guéguerres et peu de shows rap dans des grandes salles, explique-t-il. Ç'a été un succès. On a refusé 300 personnes à la porte et on a refait le show à Québec et aux Francos [...] Je pense que ça a changé des mentalités et montré à l'industrie qu'on se prenait en main.»

En raison de la langue, le rap québécois est le style le plus difficile à faire apprécier à l'étranger. Cela se fait à petits pas. Koriass partage par exemple la scène avec le rappeur français Orelsan. Ce genre de collaborations peut porter ses fruits. «L'idée est de trouver des gens qui s'entendent bien. Il faut des affinités naturelles», dit Anodajay.