Pendant qu'aura lieu l'Autre Gala de l'ADISQ au Théâtre Saint-Denis, le duo électro français Justice se produira au Métropolis (avec A-Trak en première partie), moins de trois mois après sa prestation au parc Jean-Drapeau, dans le cadre du Festival Osheaga.

«Nous sommes loin de David Guetta», lance Gaspard Augé de Justice.

Ses paroles ne sont pas lancées en l'air. La moitié du duo français répond à notre affirmation à savoir que la musique électro des DJ français a la cote à l'international. «Mais c'est vrai que c'est un luxe qu'on a de faire des spectacles d'envergure sans passer à la radio ou à la télévision», ajoute Gaspard Augé.

En août dernier, Justice était l'une des têtes d'affiche du Festival Osheaga, tout comme son compatriote derrière M83, Anthony Gonzales. Depuis Air et Daftpunk, la France est un terreau électro fertile. «M83, c'est plus rock, mais en musique électronique, je dirais que la spécificité française est le fait qu'il n'y a pas le complexe qu'on a dans le rock et dans le rap d'essayer de copier ce qui se fait aux États-Unis. Les artistes sont plus libres», indique Gaspard Augé.

Grâce à des amis communs, Xavier de Rosnay et Gaspard Augé ont fait connaissance il y a une dizaine d'années. «On a fait notre éducation musicale ensemble. On n'avait pas le même background musical, mais pour Justice, on avait la même vision. Moi, j'écoutais du métal alors que Xavier écoutait du funk et du rap.»

Ce mélange d'influences explique pourquoi la musique de Justice joue en force sur les contrastes et la confrontation de rythmes et d'ambiances. «On aime passer d'un extrême à l'autre, passer de l'épique au mélancolique», acquiesce Gaspard Augé.

Justice a connu la gloire rapidement en 2005 après avoir figuré sur une compilation de l'étiquette branchée Ed Banger Records. Le duo, qui avait d'abord remixé les succès des autres, a ensuite planché sur ses propres compositions pour accoucher d'un premier album intitulé Cross, en mai 2007, qui s'est même valu une nomination au Grammy.

Son successeur, Audio, Video, Disco, est sorti il y a un an, presque jour pour jour. Ses titres sont plus rock et mélodiques, et moins explosifs. «Pour nous, c'est cohérent par rapport au premier disque. La forme a changé, mais c'est dans le même esprit. Nous avions les mêmes obsessions, mais formulées de façon différente, explique Gaspard Augé. Nous avons écrit les chansons de façon classique piano et voix, alors que pour le premier disque, nous avons utlisé des micro-samples

Le spectacle de Justice au Métropolis, lundi soir, fait partie des derniers spectacles du cycle des tournées d'Audio, Video, Disco. «On est toujours contents d'aller à Montréal. Les concerts sont toujours assez sauvages...» dit Gaspard Augé.

On lui rappelle la folie des deux spectacles que Justice a donné le même soir au Métropolis, à l'automne 2007. C'était presque dangereux sur le parterre tellement les gens dansaient frénétiquement sous l'immense croix illuminée emblématique du duo. «C'est vrai... jouer deux fois le même soir, c'est rare qu'on a fait ça!»

Lundi, le DJ montréalais A-Trak (alias Alain Macklovitch, le frère de David de Chromeo) assurera la première partie de Justice. «A-Trak, c'est un bon ami à nous et on est content de jouer chez lui.»

Justice se produit lundi soir au Métropolis, avec le DJ montréalais A-Trak en première partie.