Devant 2500 fans, Marie-Mai lance lundi soir Miroir, son quatrième album réalisé avec son mari, complice et guitariste Fred St-Gelais. Ce lancement à l'Olympia constitue le point d'orgue d'une journée complètement folle. La Presse a suivi Marie-Mai d'heure en heure. Récit.

9h00

À l'entrée du magasin Archambault face au parc Émilie-Gamelin, Marie-Mai rayonne. Depuis une heure, elle signe des autographes sur la pochette de Miroir, son nouvel album, et se fait prendre en photo avec ses fans. L'un d'eux s'avance. Elle passe son bras autour de ses épaules, fait le V de la victoire avec sa main droite, lève instinctivement une jambe vers l'arrière et sourit.

Elle porte une petite robe blanche, un veston noir, des sandales noires à talons hauts et de gros bijoux noir et argenté. L'ensemble est parfaitement agencé aux couleurs de son album qui, dit-elle, est le reflet des différentes facettes de sa personnalité.

9h09

«La première copie de Miroir, c'est moi qui l'a-a-a», badine la chanteuse sur son compte Twitter. Elle ajoute une photo d'elle prise avec Instagram.

9h10

Bouteille d'eau dans une main, téléphone intelligent dans l'autre, Marie-Mai arrive devant L'Olympia. Sagement installés à deux mètres de l'entrée, une dizaine de fans sont les premiers arrivés. Ils ont entre les mains des copies autographiées du disque. Pas de doute, ils arrivent de chez Archambault.

La Presse accompagne Marie-Mai à l'intérieur. Le lobby est décoré aux couleurs de l'album. Sur les murs, plusieurs photos de la chanteuse en format géant. Au centre trône le fameux monolithe de miroirs utilisé pour la conception visuelle de l'album. «C'est mon éclairagiste, Jonathan Lewis, qui a mis des heures à le fabriquer», dit fièrement la chanteuse.

Le plancher de L'Olympia ressemble à une ruche. Deux dizaines de personnes s'activent à remplir le bar, laver le plancher, faire des tests de son et d'éclairage. Les techniciens s'activent autour de plusieurs caisses d'équipements identifiés Solotech.

Marie-Mai monte rapidement sur scène, fait des bises à la ronde avant de retrouver Fred St-Gelais qu'elle enlace.

9h30

Marie-Mai est debout sur la partie surélevée de la scène. Depuis plusieurs minutes déjà, elle prend possession des lieux. Elle arpente la scène de long en large, marche sur la plate-forme qui s'avance telle la proue d'un navire vers le milieu de la salle. Son sandwich-matin à la main, elle fait quelques pas de danse. Elle a visiblement l'esprit léger, sautille comme une enfant dans un champ sous le soleil.

9H45

Depuis quelques minutes, Fred St-Gelais gratte les cordes de sa guitare, une Gibson 339. «C'est un instrument qui se situe entre les guitares de Slash de Guns N'Roses et de Chuck Berry», dira-t-il plus tard en entrevue. Le batteur enchaîne après le guitariste. Le son augmente. Les vibrations nous passent à travers le corps. Sur scène, l'attachée de presse de Marie-Mai s'approche d'elle et lui explique le déroulement de la journée.

10h00

Avec les paroles de la chanson Si les mots, Marie-Mai fait son premier test de son et de voix. L'ambiance est décontractée. Après quelques minutes, la chanteuse se dirige vers un local aménagé derrière des toiles près de la porte principale. Les entrevues se feront là. Pas question de se retrouver dans un courant d'air. La journée sera longue. Mis à part l'entrevue donnée à 7h15 à l'émission Salut, bonjour!, Marie-Mai doit donner 35 entrevues au cours de la journée.

10h40

Au tour de La Presse de s'entretenir avec la chanteuse. «Je me suis couchée à 1h30 parce que j'étais ici (à L'Olympia) tard hier soir pour voir comment se passaient les choses. Je suis debout depuis 5h00 et entre les deux, j'ai mal dormi, dit-elle. D'ordinaire, je ne fais pas d'insomnie, mais là, j'avais tellement hâte de lancer l'album, partager mes chansons avec les fans, de sentir qu'il ne m'appartient plus.

Un mot pour expliquer son état d'esprit? «Fébrilité», lance-t-elle sans hésiter.

11h00

À la demande de La Presse, Marie-Mai va saluer ses fans à l'extérieur, le temps de faire quelques photos. On remarque des jeunes vus dans le documentaire Accès illimité présenté dimanche soir à TVA. «Regarde, nous dit-elle, voici mes fans de France qui sont arrivés hier (dimanche).» Avant de retourner à l'intérieur de L'Olympia, elle croise Florence et Daphnée, deux jeunes filles qui ont participé avec d'autres à l'enregistrement des pièces Différents et Si les mots. «Tantôt, je vais aller me faire tatouer les deux numéros de ces pièces (04 et 06) sur la cheville», lance Florence.

11h15

Fred St-Gelais s'entretient avec La Presse. Lui et Marie-Mai sont en couple depuis huit ans. «De toutes les personnes que je connaisse, Marie-Mai est celle qui accepte le plus les autres tels qu'ils sont, dit-il. Elle a une grande capacité à vivre et laisser vivre et à faire confiance à la vie. Elle est inspirante. C'est ce côté d'elle que j'essaie le plus de m'approprier.»

11h45

Dans un minuscule local du côté cour de la grande scène de L'Olympia, Marie-Mai se fait maquiller par Jessica Cohen et coiffer par David D'amour. Jessica est dans l'entourage de la chanteuse depuis un an. David est là depuis les débuts à Star Académie. Comment est le cheveu de Marie-Mai, demande-t-on. La question fait éclater tout le monde de rire. Puis, David s'engage dans une description documentée des cheveux de la belle. «Un cheveu docile, dit-il. Pour un coiffeur, c'est une situation incroyable, car tu peux aller d'une extrémité à une autre. On a changé la palette de couleurs, les coupes, etc. C'est très inspirant.»

12h20

Pause midi. La salle est plongée dans un silence relatif. On entend quelques conversations sur fond d'un ronronnement de moteur. Soudain, un technicien fait un test de flammes. Quatre langues de feu de quelques mètres de haut émergent de la scène.

13h45

Fred St-Gelais et les quatre autres musiciens de la chanteuse ont repris le travail. On joue à fond la caisse. Les techniciens vérifient autant le son que les jeux de lumière. Marie-Mai est aussi revenue sur scène. Elle a changé de souliers et porte des bottes beiges à talons hauts. On travaille maintenant sous le regard de plusieurs caméras de télévision.

Plus tôt en entrevue, Fred St-Gelais nous a fait remarquer qu'au cours d'une telle journée de lancement, l'équipe préfère ne pas trop répéter. «On ne veut pas trop les jouer parce qu'on ne veut pas que cela ait un effet (à la baisse) sur l'excitation, la fébrilité et l'énergie, dit-il. Rendu au spectacle, il est bon d'être au bout de nos pieds.»

14h15

Les équipes de stations de radio s'installent à l'entrée : NRJ, Rouge, Rythme et CKOI. Nous croisons Charles Lafortune qui s'empresse d'aller saluer la chanteuse. «Je suis contente de te voir», dit-elle en lui faisant la bise. Entre deux pièces, Fred St-Gelais gratte des airs de blues. Sur scène, Marie-Mai fait changer l'emplacement des moniteurs. «Ça pousse vraiment pas», lance-t-elle, désireuse de mieux s'entendre.

15h30

Le calme est revenu dans la salle. La répétition est terminée. Marie-Mai retourne au maquillage. De plus en plus de médias sont sur place. Ça grouille de gens dans le hall d'entrée où des employés collent des décalques argentés, ce qui donne l'effet de morceaux éclatés d'un miroir. La scène est prête, tout comme les deux comptoirs de souvenirs.

16h45

À l'intérieur de L'Olympia, on se presse de plus en plus. Marie-Mai donne une entrevue dans sa loge au collègue Herby Moreau.

Pendant ce temps, les attachées de presse nous montrent la liste des invités attendus : Joël Legendre, Sophie Vaillancourt, Claude Dubois, les membres de Simple Plan, Bruny Surin, Patrick Bourgeois et plusieurs autres.

17h00

Marie-Mai réapparaît dans l'enceinte de L'Olympia. Elle porte une robe à paillettes noires et dorées. «Les paillettes, c'est comme des miroirs», nous glisse-t-elle.

Dans une section spéciale, France Lemay, mère de Marie-Mai, sa soeur Soline et Jeannine Provençal, sa grand-mère de 83 ans, s'installent. «On est fébrile. On a très hâte que ça commence», dit la mère de la chanteuse à La Presse.

17h48

Les portes de L'Olympia s'ouvrent et les fans s'y engouffrent rapidement pour prendre les meilleures places autour de la plate-forme centrale. Les 2500 places disponibles sont vendues. En quelques minutes, les fans se mettront à chanter et ne s'arrêteront pas.

18h15

«Je vais enlever mes souliers», lance la chanteuse qui enchaîne les entrevues aux médias écrits, à la radio, la télé et pour les nouveaux médias. La chanteuse est debout dans un tout petit espace derrière la scène, à deux pas de sa loge. Elle sourit à tout le monde, répond sagement aux questions, prend une gorgée d'eau entre deux entrevues, alors que les reporters se pilent sur les pieds entre les caisses de matériels, le filage, etc. Lorsque l'animatrice Julie St-Pierre de NRJ lui dit qu'elle est la dernière, la chanteuse pousse un soupir de soulagement et pose sa tête quelques secondes sur l'épaule de Mme St-Pierre.

18h36

Dans sa loge où coiffeur et maquilleuse font les dernières retouches, Marie-Mai est silencieuse. Son téléphone intelligent en mains, elle écrit à ses fans qui chantent de plus en plus fort : «Je vous entends chanter et mon coeur veut exploser de joie ! J'arrive sur scène dans quelques minutes !», écrit-elle.

18h39

Les musiciens sont prêts juste à côté de la loge. «Est-ce que j'ai le temps de me raser la barbe», dit l'un d'eux. Marie-Mai sort de sa loge et peaufine les deniers détails.

18h41

Tout le monde de l'équipe se touche, geste qu'on répète d'un concert à l'autre. Marie-Mai fait des vocalises puis, se tournant vers ses musiciens, elle lance : «Rock on guys!!!!» Le spectacle peut commencer.