Elles sont des auteures-compositeures sous contrat avec des labels associés à la musique émergente. De voir Coeur de pirate, Lisa LeBlanc et Marie-Pierre Arthur dominer les nominations du prochain gala de l'ADISQ a de quoi faire taire les critiques à savoir que le gala met trop en valeur l'industrie au lieu de récompenser la créativité musicale.

Sans compter qu'une nouvelle catégorie est instaurée cette année pour refléter le choix de la critique.Les derniers galas de l'ADISQ étaient sous le signe de la variété. De Leonard Cohen à Ingrid St-Pierre, 2012 ne fait pas exception à la règle, mais c'est également une année de filles. Nouvellement maman, Coeur de pirate obtient six nominations artistiques, alors que Lisa LeBlanc, Marie-Pierre Arthur et Isabelle Boulay en décrochent cinq.

Coeur de pirate et Lisa LeBlanc étaient absentes de la conférence de presse, hier. La première vient de donner naissance et la seconde est malade. De son côté, Marie-Pierre Arthur se pinçait de s'illustrer dans la catégorie de l'interprète de l'année, et particulièrement fière d'être nommée dans celles de l'auteur-compositeur de l'année et du choix de la critique, une nouvelle catégorie où figurent aussi Richard Desjardins, Avec pas d'casque, Canailles, Lisa LeBlanc et Fred Pellerin.

«C'est une catégorie où les votes ne comptent pas, uniquement basée sur la qualité du disque», explique la directrice générale de l'ADISQ Solange Drouin, qui désirait inclure au gala une distinction similaire au prix Polaris.

Autre grande nouveauté cette année, une application mobile qui permet notamment de voter pour les catégories populaires (en plus du site web et des journaux du réseau Gesca, dont La Presse). «Elle est en ligne depuis 20 minutes donc ça l'air que ça marche», a lancé Louis-José Houde, qui anime le gala principal le 28 octobre, alors que l'Autre Gala aura eu lieu six jours plus tôt avec les Denis Drolet aux commandes. «C'est la septième année que j'anime», a indiqué Houde, qui a «toujours» le même âge du gala, soit 34 ans.

Anglos

Avec son dernier album bilingue, Ariane Moffatt est dans la course pour le meilleur album anglophone, aux côtés de Leonard Cohen, Ian Kelly, Simple Plan et Patrick Watson. Parmi les autres favoris, les Cowboys Fringants et Fred Pellerin s'illustrent dans quatre catégories artistiques, alors que Patrick Watson, Avec pas d'casque, Kaïn et Maxime Landry et Richard Desjardins ont trois chances de repartir avec un trophée (en plus de leurs nominations industrielles).

Dans une même catégorie, les nominations ratissent large. Le disque pop de l'année pourrait par exemple se retrouver dans les mains de Marie-Pierre Arthur, Kaïn, Coeur de pirate, Marc Déry et l'équipe de Mixmania2. Il est même parfois arbitraire de voir avec quel genre musical certains albums sont associés (un choix des compagnies de disque). La catégorie du meilleur album rock réunit par exemple Dumas, Kamakazi, Pépé, Bodh'aktan et les Cowboys Fringants.

Depuis 10 ans, les Cowboys sont des habitués de l'ADISQ. «Nous sommes enfin des rockeurs», a blagué Jean-François Pauzé. Après plus de 75 spectacles donnés en un an depuis la sortie de Que du vent. Le groupe prendra quelques mois de pause, car Marie-Annick Lépine est enceinte, pour reprendre ensuite la route en février. La violoniste est par ailleurs fière d'être en lice pour le spectacle de l'année (auteur-compositeur), aux côtés de Richard Desjardins, Misteur Valaire, Richard Séguin et Vincent Vallières. «Ça fait toujours plaisir d'être là.»

Du côté de l'album alternatif de l'année, le trophée ira à Antoine Gratton, Ngâbo, Orange Orange, les Dales Hawerchuk ou Fanny Bloom. «Je me sens dans ma maison dans la catégorie alternative, a souligné cette dernière. Quand j'ai vu mon nom, je me suis dit: cool, je peux m'acheter une robe!»

Toutes les nominations sur l'application mobile ou à www.adisq.com.