Son album Break It Yourself, paru en début d'année, a connu un grand succès d'estime. Et quoi de mieux que de voir Andrew Bird au Théâtre de Verdure du parc LaFontaine - surtout quand Philippe B et le Quatuor Molinari assurent la première partie.

Le Théâtre de Verdure est un lieu intimiste, une scène en plein air qui permet d'apprécier à sa juste valeur la musique du virtuose indie-rock Andrew Bird. «C'est parfait, car ce n'est pas dans une atmosphère de festival», souligne-t-il.

Andrew Bird est un artiste unique. Le violon classique, qu'il a étudié à Chicago, est à la base de sa musique, mais aussi le sifflement. «J'ai passé ma vie à apprendre le violon, alors que le simple geste de siffler permet de reproduire une mélodie.»

Depuis qu'il a quitté le Conservatoire, Andrew Bird, musicien instinctif, n'a plus jamais interprété une pièce en lisant des partitions. «J'ai appris la musique à l'oreille, au départ, et la musique classique comme si c'était du folk. Mes oreilles apprenaient plus vite que mes yeux. C'est pour cela que je suis allé dans un groupe rock quand j'avais 19 ans.»

Les études lui ont permis de devenir un grand instrumentiste, mais Bird est avant tout un mélodiste. «Quelqu'un qui passe une journée complète avec moi en aurait assez de m'entendre siffler. J'ai toujours des mélodies en tête. Ça me réveille la nuit.»

«J'aborde mon instrument comme un sifflement, poursuit Andrew Bird. Je ne joue pas comme un violoniste. Je joue ce que je veux entendre et je suis plus sensible aux tons qu'aux pitchs. Pour moi, un snare ou un pedal-steel peut reproduire l'euphorie ou la nausée», explique l'artiste.

A-t-il toujours été aussi sensible aux bruits qui l'entourent? «Ma mère dit que j'allais enregistrer des sons dans le bois, mais c'est trop beau pour être vrai [...], quoique mon fils fait la même chose...»

Parlant du bois de son enfance, Bird a enregistré son album Break It Yourself à la ferme familiale où il a grandi. «J'ai écrit là ma toute première chanson, dit-il. J'ai décidé d'y avoir un studio et un espace de vie. J'aime m'y isoler pour comprendre ce qui passe à l'intérieur de moi. C'est un endroit qui a inspiré mes cinq derniers albums.»

Pour la production de Break It Yourself, Bird a davantage impliqué ses musiciens. «Avant, je bâtissais mes chansons avec ce que j'entendais dans ma tête. C'est super de s'isoler pour faire de la musique, mais c'est bien de créer dans un jam au lieu de se baser sur quelque chose de préconçu.»

Bird et sa bande ont enregistré beaucoup de matériel, jusqu'à en oublier les micros. «Ça donne quelque chose de sincère et de naturel, avec les sons de la pièce», dit-il.

Break It Yourself réunit de brillante façon des influences musicales diverses. L'album comprend un duo avec Annie Clark (St.Vincent) intitulé Lusitania, pièce que Bird peaufinait depuis six ans. «Beaucoup de titres ont été composés comme un duo, signale le chanteur et violoniste. La première partie de l'album est plus sombre, alors que dans la seconde, les choses s'ouvrent...»

Quoi qu'il en soit, découvrez Break It Yourself, si ce n'est pas déjà fait. C'est un album dont la beauté des arrangements est égale à celle des mots.

__________________________________________________________________________

Andrew Bird, ce mercredi 18 juillet au Théâtre de Verdure. Avec Philippe B et le Quatuor Molinari en première partie.