En 2010, la chanson Need You Now a littéralement propulsé le trio country-pop Lady Antebellum au sommet des palmarès aux quatre coins de la planète. «Le pire, c'est qu'elle a bien failli ne jamais se retrouver sur l'album!» confie Hillary Scott, la voix féminine du groupe, à l'autre bout du fil.

«C'est vraiment la dernière que nous avons enregistrée pour le disque, renchérit-elle. À l'écriture, nous la trouvions O.K., bien sûr, mais il s'est passé quelque chose en studio, quand nos producteurs nous ont demandé de l'essayer, pour entendre comment elle pouvait sonner, à la toute fin du processus d'enregistrement. Ç'a tout simplement été magique!»

Et ç'a continué d'être aussi magique pour Hillary Scott, Dave Haywood et Charles Kelley. Au point de leur permettre, depuis, de tourner partout dans le monde, portés par le succès inespéré de Need You Now, qui s'est hissé dans le top 5 de radios dans une trentaine de pays.

«Cette chanson a complètement changé nos vies et nos carrières! Il n'y a pas une journée où on ne s'étonne pas de tout ce qui nous arrive, depuis. Où on ne se pince pas pour s'assurer qu'on ne rêve pas tout ça», renchérit la coauteure, cocompositrice et cointerprète de Lady Antebellum.

Beaucoup de pression

Jointe en Ohio, en pleine tournée nord-américaine qui mènera le trio au Centre Bell ce soir, Hillary Scott ne le cache pas: plonger ensuite dans l'écriture du troisième CD de la formation (Own the Night, couronné du Grammy du meilleur album country cette année) ne s'est pas fait sans ressentir une certaine pression.

«Nous ne savions qu'une chose: qu'il nous serait impossible de recréer ce qui s'est passé avec Need You Now. Il a donc fallu se concentrer sur là où nous étions rendus pour ne pas nous laisser paralyser par tout ça. Et chercher à toucher aux émotions et histoires qui nous habitaient au moment précis où nous nous retrouvions pour composer et écrire le nouvel album», explique-t-elle.

Les trois amis ont donc renoué avec la création à deux mains et à deux voix. Car ils ont développé leur méthode bien personnelle de donner corps à une chanson: pendant que Dave Haywood gratte la guitare ou joue du piano, Charles Kelley et Hillary Scott fredonnent, jusqu'à ce que ce qu'ils «ressentent» ce dont ils ont envie de parler.

«Il est plutôt rare que nous arrivions avec des textes tout prêts, dit-elle. La plupart du temps, Charles et moi nous perdons dans ce qu'évoquent les mélodies de Dave avant d'écrire quoi que ce soit. Les mots «coulent» des notes, en quelque sorte».

Résultat? Just a Kiss, premier extrait de Own the Night, a rapidement atteint la première place de plusieurs palmarès, l'an dernier. Une autre preuve que leur désir de livrer leurs pièces à deux voix plaît au public, contrairement à ce que certains bonzes de l'industrie leur prédisaient à leurs débuts en 2006.

«Pour nous, il n'y avait pas d'autre façon de chanter, peu importe ce qu'on nous disait! soutient Hillary Scott. Et puis, on aimait l'idée de donner des perspectives masculine et féminine sur un même sujet. Comme ça, les hommes autant que les femmes peuvent se reconnaître dans ce que nous interprétons. Ça ajoute aussi une dimension spéciale à notre manière d'interagir sur scène, lors des spectacles».

Lady Antebellum a d'ailleurs entrepris, en janvier, une première tournée d'amphithéâtres aux États-Unis, qui se poursuivra au Canada et en Europe, cet été.

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Lady Antebellum, ce soir au Centre Bell.