Après une tournée d'un an et demi en France avec le collectif Âge tendre et têtes de bois, Claude Dubois sera à la salle Wilfrid-Pelletier, vendredi, aux côtés du pianiste Daniel Mercure pour une performance unique, inspirée de Rachmaninov.

«On ne reprend aucune note de Rachmaninov, mais plutôt sa façon de jouer. Avec deux pianos à queue sur scène, ça va lever et ça va être terrible! J'aime beaucoup faire le parallèle entre ce qu'on pense être nouveau et ce qu'on pense être ancien. C'est une belle rencontre avec de nouveaux musiciens, sauf les cuivres qui sont restés avec moi. Daniel est un cadeau et il est arrivé au bon moment. On va travailler ensemble un bon bout de temps», explique Claude Dubois, qui collaborera à nouveau avec le pianiste au cours de l'été.Le chanteur promet également à ses fans d'interpréter ses plus grands succès, mais aussi quelques nouveaux titres qui devraient figurer sur son prochain album, en chantier.«Il y aura de nouvelles chansons, mais il s'agit surtout de revisiter mon répertoire, d'être dans nos meubles! J'étais allé voir Bob Marley et il avait chanté uniquement de nouveaux titres. J'avais été un peu déçu, alors je ne leur ferai pas ça!», s'amuse Claude Dubois. «Le spectacle à la Place des Arts est un peu comme un héritage. Je suis sur le point d'ouvrir une nouvelle porte et je vais en profiter pour saluer ce que j'ai fait jusqu'ici», précise l'auteur-compositeur et interprète.Avec son prochain album composé de chansons originales, Claude Dubois désire changer de cap. «C'est du labo en ce moment, je n'ai pas d'échéance, mais il devrait être prêt en décembre. Il est assez difficile à cerner. Le plus important, c'est que je ne veux pas faire du déjà vu», dit-il.

Sa confession sur le divan

«La musique actuelle m'intéresse beaucoup, notamment ce mélange de pop et de lyrique qu'on retrouve aux États-Unis. J'ai aussi une chanson plus traditionnelle, Tout ce que j'ai fait, que j'ai chantée avec la petite Stéphanie au Téléthon. Elle sera sur mon prochain disque, mais ça ne donnera pas du tout le ton au reste de l'album.»

Si vous étiez une personnalité qui a marqué l'histoire?

Pas Napoléon, j'essaie d'arrêter comme dirait l'autre! Alors Moïse, juste pour le plaisir de séparer les océans.

Dans quel roman aimeriez-vous vivre?

Il y a toute l'oeuvre de Molière qui me passionne, car je trouve qu'il y a une certaine folie amoureuse là-dedans. Je ne veux pas me lier à une de ses oeuvres en particulier, mais plutôt à toute cette période, à ces troupes de théâtre qui étaient composées de fous furieux quand ils étaient entre eux. Ça me convient bien ça!

Qui serait l'invité d'honneur au souper de vos rêves?

Le dalaï-lama.

Quels étaient votre premier disque et votre premier livre?

Mon premier disque, ça se promène entre Georges Brassens et Jimi Hendrix. Le premier livre qui m'a marqué, c'était Les mains sales de Jean-Paul Sartre. C'était l'époque de l'existentialisme et ça nous a tous un peu marqués à ce moment-là.

Quelle est votre citation favorite?

J'aime beaucoup cette idée de «Tout a déjà été fait, mais pas par moi».

Si vous ne pouviez plus pratiquer votre métier, quelle profession feriez-vous?

Je viens d'un milieu où on était un peu voyou. Alors j'aurais pu être criminaliste ou criminel! J'aime bien la politique aussi, même c'est un métier très malmené.

À quoi êtes-vous accro?

À la nature. Je l'ai souvent chantée d'ailleurs, j'aime les espaces sauvages.

Quel est votre rêve le plus fou?

Qu'on prenne conscience de la fragilité de ce que nous sommes par rapport à la fragilité de ce qui nous entoure, et que l'un n'existe pas sans l'autre.