«C'est dur, l'amour», dit simplement Louis David Jackson du groupe Parlovr, dont les relations qui déchirent le coeur sont le thème principal du nouvel album, Kool Soul. Si Parlovr a mis du temps à donner suite à son premier disque, qui a connu beaucoup de succès, c'est parce que le trio en avait marre de la pression de percer alors qu'il veut juste jouer devant ses admirateurs.

Louis David Jackson est à l'autre bout du fil. Il est midi. C'est son heure du lunch, lui qui travaille pour l'entreprise de jouets Brault et Bouthillier. En entrevue, le chanteur est sans filet.

Pourquoi quatre ans séparent le premier du nouvel album?

«La compagnie de disques, la lâcheté générale... On a pris un break, on était écoeuré», lance-t-il.

Le trio montréalais a tourné beaucoup et surfé (trop) longtemps avec son premier disque. Mais les critiques élogieuses du Spin et du New York Times ont fait en sorte que l'entourage de Parlovr a vu gros.

Plus gros que le groupe, qui a en eu marre de faire des showcases devant des gens de l'industrie. «On voulait juste jouer devant des kids qui ont goût de nous voir, raconte Louis David Jackson. Dans un showcase, tu te sens comme un produit et tu dois te vendre devant des BlackBerry [...] Et tant qu'à dépenser 3000$ pour aller faire deux shows devant des inconnus à South by Southwest, j'aime mieux faire une belle tournée canadienne devant des fans.»

Voilà pourquoi les membres de Parlovr ont pris le temps de recharger leurs batteries et retrouver l'envie de faire de la musique ensemble. Alex Cooper (clavier, voix), Louis David Jackson (guitare, voix) et Jeremy MacCuish (batterie) reviennent fièrement avec Kool Soul, un album à la musique sixties et seventies ensoleillée, qui contraste avec les paroles déchirantes qui racontent les aléas de l'amour. «Ce sont des paroles tristes sur de la musique joyeuse. C'est un album sur les ruptures, mais la musique te dit: wow, tu peux retomber en amour», résume Louis David Jackson.

Les titres des chansons sont fort évocateurs: Now That You're Gone, It Only Happens To The Ones In Love, General Hell (True Love Fades). «Les relations peuvent causer de gros downs. Quand ça fait mal, ça fait plus mal que comment tu as pu être heureux, lance Louis David Jackson. Mais on ne peut pas être seul jusqu'à la fin de sa vie.»

Sur le disque, la musique pop-rétro agit comme comme une sorte de baume, d'où le chant très inspiré - voire les cris du coeur défoulatoires - des chanteurs Louis David Jackson et Alex Cooper sur Kool Soul. «J'avais zéro espoir par rapport à l'amour, mais j'étais tanné d'être grognon», lance Louis David Jackson, qui est même «gêné» par rapport à certaines paroles de l'album.

En studio, même le réalisateur Martin Horn était en peine d'amour. Quoi qu'il en soit, Parlovr a pris six bons mois pour enregistrer son album aux studios Digital Birds. Parlovr a pris soin «de retrouver des sons bizarres» comme sur le premier album, ce qui donne une grande richesse aux arrangements.

Quant à la musique, ses airs pop-rétro respirent avec un son très organique. «Comme band moderne, on ne peut pas enregistrer des chansons comme The Beach Boys et The Beatles, mais on avait beaucoup de temps en studio, indique Louis David Jackson. En arrivant en studio, le groupe n'avait pas jammé les tounes, donc on a pris plein de takes

Louis David Jackson est impatient de reprendre la route. Une tournée canadienne est prévue et le trio a l'intention de multiplier les spectacles à Montréal pendant l'été et un peu partout au Québec.