Le marché de la musique enregistrée a accusé un nouveau repli de 5% au premier trimestre 2012, mais les ventes numériques continuent de progresser fortement, selon les chiffres publiés mercredi par le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep).

Sur les trois premiers mois de l'année, le marché de gros de la musique enregistrée a représenté un total de 115,7 millions d'euros.

Les ventes physiques (CD et DVD) continuent de s'effondrer, avec une chute de 13%, à 83,1 millions d'euros.

Les revenus issus du numérique (téléchargement, streaming...) affichent en revanche une forte progression de 24%, à 32,6 millions d'euros.

Le marché numérique représente désormais 28,2% du marché global de la musique enregistrée.

Au sein du marché numérique, le téléchargement poursuit sa progression, avec une augmentation de 27,8% sur la période.

Les revenus issus du streaming financé par la publicité et des abonnements sont aussi en forte hausse (+41%).

La structure du marché numérique évolue cependant peu. Le téléchargement représente 53% du marché contre 51 au premier trimestre 2011, le streaming et les abonnements 39% (contre 35%) et les sonneries de téléphone, un marché en fin de vie, 8% (contre 14%).

«La mort du téléchargement qu'on nous avait annoncée (au profit de la consommation en streaming et par abonnement, ndlr) n'est pas du tout là. Donc Hadopi reste toujours d'actualité pour nous», a souligné le président du Snep Denis Ladegaillerie.

Interrogé sur la concertation sur l'avenir d'Hadopi annoncée par le gouvernement, le directeur général du Snep, David El sayegh, a estimé qu'un délai de six mois semblait «raisonnable» et espéré qu'elle ne resterait pas au stade du «débat d'opinion stérile».

Le système de la réponse graduée, mis en place avec Hadopi, prévoit deux sanctions possibles, à l'issue d'une série d'avertissements: une amende et une coupure temporaire de l'accès à internet.

Dans le cadre d'une révision du système, «la ligne rouge à ne pas franchir serait la suppression de toute forme de sanction», a estimé M. Ladegaillerie.

«Axer l'action d'Hadopi sur la communication et la pédagogie avec une sanction qui s'arrête à l'amende, ce serait l'idéal», a-t-il ajouté.

«La suppression de la suspension de l'accès internet est tout à fait envisageable et pourrait faire taire beaucoup de critiques à l'encontre d'Hadopi», a-t-il poursuivi, précisant s'exprimer «à titre personnel».

«Il faut maintenir un dispositif de sanctions dissuasif et crédible», a insisté M. El Sayegh.

Interrogé sur la possible nomination, avancée par la presse, de Pierre Lescure à la tête de la concertation, M. El Sayegh a jugé qu'elle serait «positive, car c'est quelqu'un de compétent et d'indépendant».