Le 28e Festival international de musique actuelle de Victoriaville n'a ni grossi ni rapetissé en 2012: plus ou moins 4000 entrées payantes comme en 2011, l'affluence est donc restée stable et l'équilibre budgétaire devrait être atteint.

Jean St-Arnaud, président du conseil d'administration des Productions Plateforme qui présentent le FIMAV, s'est dit «un peu déçu», car les préventes de billets avaient augmenté de 20% par rapport à l'année précédente ce qui laissait présager une croissance. «Les publics de Montréal et Québec ne se seraient pas autant déplacés que prévu. Nous en ignorons la raison.»  

Les observateurs peuvent se questionner à leur tour: le choix des salles et des horaires pourrait-il être aussi mis en cause?  Par exemple, est-il défendable de présenter le très influent John Zorn un jeudi soir, loin des grands centres? Produire un concert de jazz contemporain en clôture au Colisée des Bois-Francs alors que la formation Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra, dont l'impact quantitatif est plus considérable que les maîtres Muhal Richard Abrams, Roscoe Mitchell et George Lewis, aurait pu attirer davantage qu'au Cinéma Laurier en début de soirée dominicale, n'est-ce pas aussi discutable?

On n'en est pas aux premières considérations du genre à Victo, où la musique actuelle attire beaucoup de mélomanes de Nouvelle-Angleterre et du Rest of Canada. L'offre de musique actuelle à Montréal et Québec étant plus considérable qu'autrefois, les fans québécois ont tendance à moins se déplacer bien que...

Et la population locale? Très peu en salle, mais... Éric d'Orion, commissaire aux installations sonores, un concept mis de l'avant au FIMAV depuis trois ans s'est montré fier de leur impact auprès des résidants des Bois-Francs. «Nous avons observé que les gens étaient curieux de ces installations qu'ils fréquentaient par hasard au cours des années précédentes. Ils se les approprient, ce qui augure bien pour les années à venir.»