Sébastien Izambard, le Français d'Il Divo, est de passage chez lui, à Londres, quelques jours avant de partir pour Montréal, où sa petite famille s'installera pendant la tournée canadienne du quatuor de chanteurs et de son orchestre d'une quarantaine de musiciens. Quelques heures après avoir pris le thé avec la reine Élisabeth II, il répond aux questions de La Presse.        

Question: Sur votre dernier album, Wicked Game, vous traduisez la plupart des chansons en italien, mais pas Don't Cry For Me Argentina, de la comédie musicale Evita, que vous chantez en anglais. Pourquoi?

Réponse: C'est tout simple. Quand on a une chanson, on l'essaie en anglais, en espagnol, en italien, et on garde ce qui fonctionne le mieux. Parfois, quand on chante en anglais, on dirait Mickey Mouse: ça ne marche pas.

À vos débuts, fulgurants, on parlait beaucoup de Simon Cowell, qui vous a découverts. Êtes-vous sortis de l'ombre du célèbre imprésario britannique?

On parle toujours de Simon parce qu'il nous a ouvert des portes. Il a mis deux ans à nous trouver alors que nous avions tous des carrières solo; j'étais le seul des quatre à faire de la pop. Il nous a soumis son projet, et certains d'entre nous n'étaient pas convaincus. On a essayé et il nous a permis de faire des émissions de télé auxquelles on n'aurait pas eu accès. Simon a un instinct très fort, il arrive à sentir ce que les gens ont envie d'entendre. J'ai croisé son groupe One Direction sur un plateau: ils sont adorables. Mais le challenge, c'est de durer. Au bout de neuf ans, notre succès ne dépend plus de Simon Cowell, de nos costumes ou de si nous sommes beaux ou pas. Ça tient vraiment au métier qu'on a et à notre passion pour la musique.

Aujourd'hui, est-ce vous qui choisissez votre répertoire?

Pour la scène, ça dépend de nous quatre parce qu'on est producteurs des spectacles. On ajoute parfois des chansons qui ne sont même pas sur les albums. Mais pour le disque, on a une liste de chansons et Simon a la sienne. Par exemple, Crying, de Roy Orbison, c'était l'idée de ma femme, qui l'a entendue à la fin de l'émission Prison Break. J'ai joué cette chanson à David, Carlos et Urs, puis on l'a fait entendre à Simon, qui l'a trouvée super. Par contre, c'est Simon qui a suggéré de faire Wicked Game, de Chris Isaak. J'ai dit: «C'est pas possible, c'est une chanson énorme, une chanson pop, on va être des rigolos.» Mais en studio, ce fut incroyable! En fait, cette chanson nous a donné la direction de l'album.

Qu'est-ce que vous faisiez comme musique pop avant Il Divo?

J'écrivais mes chansons et j'ai sorti un album chez EMI. J'étais d'ailleurs venu faire de la promo à Montréal, où j'ai tourné mon deuxième vidéoclip. Plus tard, on m'a proposé de faire la comédie musicale Le Petit Prince avec Richard Cocciante. J'y jouais le businessman aux côtés de Daniel Lavoie. Ce fut vraiment une très belle expérience au Casino de Paris.

Que répondez-vous à ceux qui disent que vous avez trouvé un filon, une recette, que vous exploitez toujours de la même manière?

Pas grand-chose. Ce sont souvent des gens jaloux de notre succès. Il y a plein de gens qui nous disent que notre musique les a aidés à traverser des moments difficiles. Je vois des gens à nos spectacles qui ont vraiment du plaisir, et c'est ça qui compte pour moi.

Il Divo, au Centre Bell, le 22 mai, à 20h. En première partie: Nikki Yanofsky.