Tradition annuelle du printemps, la grande finale des Francouvertes aura lieu le 1er mai au Club Soda. Au terme des préliminaires et des demi-finales, les finalistes sont Gazoline, Francis Faubert et les soeurs Boulay. Le gagnant succédera à Chloé Lacasse, qui a remporté l'an dernier les grands honneurs de ce concours qui a servi de tremplin par le passé aux Loco Locass, Karkwa et Bernard Adamus. Entrevues avec les finalistes, dont vous pouvez écouter la musique sur www.francouvertes.com.

Les soeurs Boulay - Tout en voix

Deux soeurs nées dans la Baie-des-Chaleurs en Gaspésie. Deux belles voix qui chantent en symbiose sur les fines et subtiles notes d'une guitare ou d'un ukulélé.

«Jeunes, on faisait des duos dans nos spectacles de fin d'année, raconte Mélanie. Mais ça fait juste un an qu'on a recommencé à faire de la musique ensemble. Un matin, on a tapé une toune et on l'a mise en ligne. Les gens ont buzzé et nous aussi.»

Éric Goulet a également buzzé, car il a joint Stéphanie et Mélanie Boulay pour travailler avec elles. C'est le musicien et réalisateur qui a convaincu les soeurs Boulay de chanter presque a capella. «Il a trippé sur le fait qu'il y a presque juste nos deux voix. Il nous a convaincues que c'était notre force de chanter quelque chose de tout nu», explique Mélanie.

Nous avons demandé aux deux soeurs de se décrire l'une l'autre. «Mélanie, c'est une tête en l'air. C'est une fille libre, sans structure et c'est pour le mieux, car elle est hyper créative. Elle arrive avec des bribes d'idée, qu'elle a à n'en plus finir. Puis, moi, après, je construis les chansons autour de ces idées-là. Mélanie est plus musicale et moins littéraire.»

Mélanie enchaîne: «Stef, c'est la grande soeur maternelle et protectrice. C'est elle qui fait qu'artistiquement, tout fitte ensemble.»

Quelle attitude adoptent les deux soeurs face à la grande finale? «On s'est tellement fait du sang de cochon pour les demi-finales. Je n'ai plus de stress!», lance Stéphanie.

Gazoline - Rockeurs, séducteurs et baveux

Nous avons parlé à Xavier Thériault, le chanteur du groupe Gazoline, au début du mois de mars. C'était avant la performance du trio du Saguenay-Lac-Saint-Jean aux préliminaires des Francouvertes. «Je suis chez ma mère et je travaille dans un club vidéo», disait-il avec autodérision et un accent charmant.

Avant de participer au concours, Gazoline avait déjà le vent dans les voiles avec un premier EP réalisé par Xavier Caféïne, un clip en rotation à MusiquePlus et un imprésario qui a travaillé avec les Trois Accords (Fred Poulin).

Gazoline fait du rock garage urgent et insolent qui sent la fumée, le cuir et le sexe! «C'était les équipes de football qui pognaient au secondaire, donc il fallait faire quelque chose pour que les filles dansent!» lance Xavier.

Derrière ses chansons aux «impulsions d'adolescent», Gazoline construit un rock solide, bien rythmé, avec une énergie brute entraînante. Difficile d'imaginer qu'au départ, Xavier Thériault s'imaginait mal chanter en français tellement cela semble naturel. «Xavier Caféïne m'a inspiré. On a même fait ses chansons quand on faisait des covers en anglais. Quand il nous a proposé de réaliser notre EP, on a trouvé ça intimidant!» raconte-t-il

En étant établi loin de Montréal, Gazoline ne donnait pas cher de sa peau avant les Francouvertes. Mais au final, le facteur «foule locale» n'a pas joué contre le trio, puisqu'il se retrouve en grande finale. «Plein de gens qui ne nous connaissaient pas ont embarqué et ont dansé, car beaucoup de spectateurs ne viennent qu'aux préliminaires et demi-finales pour découvrir de nouveaux groupes», nous disait récemment le guitariste Jean-Cimon Tellier-Dubé.

«Le fait de changer de salle est intéressant pour nous, souligne-t-il. Le Lion d'or est intimiste alors que notre force, c'est les gros stages, car notre rock est, disons, envahissant... En plus, ça nous donne la chance de jouer au Club Soda!»

Photo fournie par les Francouvertes

Gazoline construit un rock solide, bien rythmé, avec une énergie brute entraînante.

Francis Faubert - Assumer son côté country

«Advienne que pourra», lance Francis Faubert, qui ne pensait jamais se retrouver en finale des Francouvertes. Ce qui a joué en sa faveur entre les préliminaires et les demi-finales? «On a amené une nouvelle chanson et je pense qu'elle a fait la différence, dit-il. C'est une pièce avec des cuivres qui s'appelle Moonlight Lady et c'est une allégorie sur l'infidélité. Ça a frappé fort. C'est revenu beaucoup dans les commentaires des juges.»

Francis Faubert a appris à jouer de la guitare dans son Outaouais natal grâce aux «partys de garage de musique de son père». Il est diplômé de l'École de la chanson de Granby en 2006, où il a appris à assumer qu'il était chanteur en fignolant ses pièces folk-country. «En sortant de l'école, j'ai passé deux ans à me chercher, raconte-t-il. J'assumais mal mon côté country.»

Une chanson, qu'il interprète aux Francouvertes, allait donner le ton à son univers musical, soit Truck Stop. «Je l'ai composée dans un atelier d'écriture avec Luc De Larochellière. Il était impressionné. Pourtant, je lui avais répondu: "T'es malade. C'est une joke, cette toune-là".»

L'an dernier, Francis Faubert a sorti un premier album, réalisé par Dany Placard. Avec la vitrine des Francouvertes, il aimerait bien pouvoir se dénicher une étiquette pour redistribuer son disque. Quoi qu'il en soit, le concours est un aboutissement heureux de toutes les misères que peut causer la vie de musicien. «Les Francouvertes, c'est un gros show, ça sonne bien. C'est rare que je puisse me payer ce luxe-là.»

Soulignons que les musiciens de Francis Faubert sont: Guillaume Turcotte (accordéon, piano d'inspiration ragtime), Guillaume Bourque (guitare et pedal steel), JF Mineau (Batterie), Philippe Charbonneau (contrebasse), David Cameron (trompette) et Renaud Gratton (trombone).

La grande finale des Francouvertes aura lieu le 1er mai au Club Soda, avec la participation des porte-parole Alex Nevsky et Stefie Shock.

Photo fournie par les Francouvertes

Francis Faubert a appris à jouer de la guitare grâce aux «partys de garage de musique de son père».