Le Cabaret du Mile End était plein à craquer samedi soir pour la « rentrée montréalaise » de Grimes. Son album Visions, sorti il y a quelques semaines, est faut-il le répéter le buzz de l'heure sur la planète musique.

Grimes, de son vrai nom Claire Boucher, a fait beaucoup fait parler d'elle récemment à Austin, au festival South by Southwest (SXSW). La semaine dernière, la Montréalaise d'adoption élevée en Colombie-Britannique a donné trois concerts à guichets fermés à New York, en plus de voir ses dessins exposés dans une petite galerie du quartier East Village.

À New York, la chanteuse de 24 ans, malade, a dû écourter l'un de ses spectacles après 50 minutes.

Une semaine plus tard, à Montréal, Grimes était en meilleure forme, mais elle a également donné une brève performance d'à peine 50 minutes (environ huit chansons).

Avec un charme timide et angélique, la chanteuse est arrivée sur scène, se disant heureuse d'être rentrée à la maison. « C'est le dernier spectacle de ma tournée avec Born Gold (qui assure sa première partie) », a-t-elle indiqué.

Pendant l'intro et la première pièce Symphonia IX (My Wait Is U), Grimes a chanté seule devant sa console et ses claviers, puis trois musiciens l'ont joint sur scène pour la pièce Vanessa. C'est là que l'enthousiasme de la foule a véritablement pris son envol.

Grimes a une voix douce, mélodieuse et aérienne presque une voix de bébé, qu'elle mixe en double et qu'elle fait voler sur des airs électro rêveurs. La musicienne berce les auditeurs dans leur for intérieur plutôt que les faire danser en symbiose avec elle. La chanteuse parle peu au public, mais l'introspection dans son art est forte et contagieuse.

Avec sa silhouette délicate, la chanteuse est impressionnante sur scène. Elle a des airs d'ange, mais une énergie rock et une fougue électro. Elle a pris beaucoup d'assurance depuis la première fois que nous l'avons vue sur scène en 2011 à Austin, à SXSW.

Son spectacle pourrait être bonifié de matériel supplémentaire, mais le public du Cabaret du Mile End était tout de même comblé d'entendre ses «succès» Oblivion et Genesis.

Grimes est loin d'être la seule artiste à faire de l'électro et de la synth-pop par les temps qui courent. Mais les arrangements et le mixage de ses chansons jouent habilement sur les contrastes : des sonorités sombres et robotiques s'y allient à de douces sonorités d'inspiration asiatique. Pendant les chansons, Claire Boucher et ses musiciens créent de petits chaos sonores, mais il y a la voix de la chanteuse ou un refrain pop pour faire tenir tout cela ensemble.