L'année 2012 s'amorce comme l'année 2011 s'est terminée pour la formation rock canadienne Nickelback, qui doit cette fois-ci encaisser les railleries de l'un des groupes de l'heure, The Black Keys.

Dans le numéro de janvier du magazine Rolling Stone, le batteur Patrick Carney suggère que le déclin du rock'n'roll est attribuable à la popularité de groupes comme Nickelback, affirmant que ce style musical «se meurt parce que les gens ont accepté le fait que Nickelback soit le plus important groupe au monde».

«L'idée que le groupe rock le plus populaire au monde produise toujours de la merde est devenue naturelle - en ce sens, on ne devrait jamais tenter de devenir le plus important groupe rock au monde», peut-on lire dans l'entrevue qui a été publiée dans le célèbre magazine spécialisé en musique.

«Le rock'n'roll, c'est la musique qui me passionne le plus, et je n'aime pas constater qu'elle est ruinée et qu'on nous l'enfonce dans la gorge sous cette forme écrémée, post-grunge», conclut Patrick Carney, ponctuant son intervention de nombreux jurons.

Le groupe semble avoir pris le tout avec un grain de sel.

«Merci au batteur des Black Keys de nous avoir qualifiés de plus important groupe au monde dans le Rolling Stone. Hehe», pouvait-on lire sur le compte Twitter de la formation, jeudi après-midi.

Le message a été retransmis sur le réseau social par nul autre que Patrick Carney.

La personne responsable des relations avec la presse du groupe pour le Canada, Marcus Tamm, de chez Universal Music Canada, n'a pas donné suite aux messages laissés par courriel et par téléphone par La Presse Canadienne, jeudi.

Nickelback n'en est pas à sa première humiliation publique. En novembre, le groupe albertain avait dû faire face à un affront mené par un partisan des Lions de Détroit, qui avait reproché à l'organisation de l'équipe de football de la NFL d'avoir arrêté son choix sur «un aussi mauvais groupe» pour assurer le spectacle de la mi-temps lors de la traditionnelle joute de l'Action de grâces américaine.

Une pétition demandant le remplacement de Nickelback mise en ligne par le partisan en question, Dennis Guttman, avait été signée plus de 50 000 fois.

La formation de Chad Kroeger s'était malgré tout présentée sur le terrain, non sans avoir enregistré auparavant une vidéo en collaboration avec le site humoristique Funny or Die, dont l'objectif était de tourner l'incident en dérision.

Le groupe avait déjà été pris à partie en août dernier de ce côté-ci de la frontière, alors que deux critiques du quotidien Winnipeg Free Press avaient publié une lettre ouverte dans laquelle ils demandaient que le groupe soit exclu des célébrations entourant le retour de l'équipe de hockey locale dans la LNH, les Jets de Winnipeg.