Cela fait maintenant sept ans qu'Alain Lefèvre célèbre le réveillon de Noël en studio, et ce soir, il sera fidèle à la tradition. À partir de 20h et accompagné par Philippe Dunnigan et son quatuor, il sera en direct jusqu'à minuit sur les ondes de la Première chaîne et d'Espace Musique, interprétant entre autres des pièces de son plus récent album, Petit Noël.

«Ça fait plus de 25 ans que je travaille à Noël avec les gens seuls. Quand j'ai commencé mon émission à Espace musique, la direction de la SRC m'a proposé de passer le réveillon avec les gens. C'est devenu un rendez-vous; je suis avec les auditeurs et ils peuvent me téléphoner et m'écrire. C'est important, car Noël est un moment de l'année où les drames et les solitudes se précisent», explique Alain Lefèvre.

Pour le pianiste et animateur, ce sera aussi l'occasion d'une belle soirée «entre chums», avec Philippe Dunnigan (le violon-solo de l'orchestre du spectacle de Céline Dion à Las Vegas) et son quatuor, qui l'accompagnent sur son premier opus de Noël.

«Faire l'album de Noël a été une décision difficile. Un pianiste classique qui s'aventure dans un répertoire plus large peut être décrié! J'y ai inséré trois compositions pour des enfants qui sont importants dans ma vie: la fille de mon petit frère, le fils de Patrick Drolet et celui de Benoit Dutrisac», dit-il.

Alain Lefèvre sera en concert les 1er et 2 février à la Maison symphonique avec l'OSM sous la direction du chef d'orchestre invité James Conlon pour interpréter le concerto de Schumann.

«Je sors aussi un disque avec l'OSM au printemps. On y retrouvera deux oeuvres exceptionnelles: le 4e concerto de Rachmaninov, la version de 1926, beaucoup plus longue que celle que les gens jouent, et Prométhée le poème du feu d'Alexandre Scriabine», précise-t-il.

Alain Lefèvre souhaite continuer à faire connaître les oeuvres de compositeurs québécois, comme il l'a fait avec André Mathieu. Il interprétera d'ailleurs, le 14 juillet prochain, les 24 préludes que François Dompierre a composés pour lui. Puis en 2013, avec l'OSM, il jouera un concerto que Walter Boudreau a créé pour lui. «Ça va être un tsunami! Ça me tient à coeur, car si on veut avoir une histoire, on doit soutenir les créateurs de chez nous, même si on aime les Mozart, Chopin et Beethoven!», conclut-il.

Question/Réponse:

Si vous étiez une chanson de Noël? > Où qu'on aille, dans n'importe quel pays, Petit papa Noël est toujours le grand succès du temps des Fêtes. Alors, je serais cette chanson.

Dans quel roman aimeriez-vous vivre? > J'aurais aimé vivre dans le roman du Capitaine Fracasse. Parce qu'il y a une noblesse de coeur et d'âme chez le gentilhomme, une forme de politesse et une grandeur d'esprit aussi que j'aime beaucoup.

Quels étaient votre premier disque et votre premier conte de Noël? > Mon premier conte de Noël, c'était La petite fille aux allumettes. Ça m'a traumatisé, je pense! Je n'aurais pas dû le lire. Mon premier disque à vie était un cadeau de Noël: le troisième concerto de Beethoven, interprété par Glenn Gould. Je l'ai écouté et je me suis dit que je voulais jouer comme lui.

Quelle est votre citation favorite? > Dans le film Gladiateur, il y a une réplique formidable: «Toutes les actions sur terre ont un écho dans l'éternité.» Mais la phrase qui m'accompagne tout le temps me vient de soeur Berthe, mon professeur de piano, et de M. Barouche, un homme qui m'a adopté à Paris: «Mon garçon, soit toujours aussi bon que ta musique.»

Quelle est votre plus mauvaise habitude? > La discipline. Je suis debout à 6h, je fais 10 km de course, je lis une heure et je fais huit heures de piano. C'est surtout dû au fait que je suis angoissé, je crois.

Votre dernier coup de coeur? > C'est un roman australien de Gregory David Roberts qui a pour titre Shantaram.

Votre dernier coup de gueule? > Mille milliards de dollars dépensés, un million de blessés et des milliers de morts pour une guerre inutile, en Irak. Avec cet argent, les États-Unis auraient pu faire beaucoup pour des gens qui souffrent sur la planète. C'est plus qu'un coup de gueule, c'est un désespoir.

Quel est votre rêve le plus fou? > Parfois, on regarde une photo d'une vieille maison en Écosse, il pleut, il y a un lac et quelques moutons. Je m'y verrais bien avec une cinquantaine de chats pour me couper un peu du reste.

Rendez-vous sur la presse.ca pour découvrir d'autres réponses d'Alain Lefèvre en vidéo.