L'album posthume d'Amy Winehouse a été mis en vente mardi en Amérique du Nord, au lendemain de sa sortie en Europe. Un disque réalisé par Salaam Remi et Mark Ronson, les deux hommes qui ont aidé la défunte chanteuse à devenir une vedette pop. Pour la famille Winehouse, l'écoute de Lioness: Hidden Treasures a été éprouvante, mais a apaisé son deuil.

En moins de 24 heures après sa sortie en Europe, lundi, l'album posthume d'Amy Winehouse s'est écoulé à plus de 70 000 exemplaires en Angleterre. Composé de reprises, d'enregistrements inédits et de deux pièces qui devaient paraître sur le troisième disque de la chanteuse toxicomane, Lioness: Hidden Treasures a été coproduit par Salaam Remi et Mark Ronson, qui avaient aussi travaillé sur Back to Black, l'album qui a propulsé Winehouse au rang des stars de la planète pop.

«Une partie des bénéfices doit aller à la fondation Amy Winehouse, destinée à aider les jeunes aux prises avec une dépendance», a précisé un représentant de la compagnie de disque Island Records.

Le père d'Amy, Mitch Winehouse, a confié sur les ondes de l'émission de télévision britannique Daybreak que la première écoute de Lioness: Hidden Treasures a remué des sentiments fort douloureux. «Le moment où mon ex-épouse et moi sommes allés écouter l'album a été très difficile pour nous. C'était très émouvant. Mais il fallait qu'on le fasse ensemble, car si l'album n'avait pas été à la hauteur, nous aurions empêché sa sortie. Notre fils était là aussi. Nous étions tous d'accord pour dire que cet album était largement à la hauteur des deux précédents, Frank et Back to Black

Mais depuis, Mitch Winehouse n'a pas réécouté Lioness: Hidden Treasures. «Je ne veux pas exploser en larmes», a-t-il dit.

Deuil apaisé

Selon le réalisateur Salaam Rami, qui a connu Amy alors qu'elle n'avait que 18 ans, l'album posthume a néanmoins aidé les membres de famille Winehouse à vivre leur deuil. «Je pense qu'ils passaient leur temps à surveiller Amy et qu'ils ne saisissaient pas à quel point elle était talentueuse», a-t-il dit au magazine Billboard.

Pour Mark Ronson, il est fort approprié que le titre de l'album décrive Amy Winehouse comme une «lionesse». «Elle pouvait rugir à tout moment et on se demandait d'où cette force venait», a-t-il indiqué au journal britannique The Sun.

En mourant d'un abus grave d'alcool «accidentel» - suivant une période de sevrage - dans son foyer londonien, le 23 juillet dernier, Amy Winehouse a joint le triste panthéon du «club des 27», formé de tous ces musiciens promis à une brillante carrière qui sont morts tragiquement à l'âge de 27 ans. Son nom s'ajoute à la liste formée des Jimi Hendrix, Janis Joplin, Brian Jones, Kurt Cobain et Jim Morrison.

Comme ces derniers, «Amy Winehouse a laissé de l'inspiration derrière elle», dixit Salaam Rami.

«Elle a lancé une révolution dans la musique pop, ajoute Mark Ronson, cité dans The Sun. Après son succès, il y avait soudainement des artistes féminines fortes (Duffy, Adele) pour qui Amy a donné un coup de pied pour leur ouvrir la porte.»

Mais contrairement aux Duffy et Adele, Amy Winehouse avait un côté sombre et torturé qui la rendait unique. Un mal de vivre qui a fait d'elle un mythe, rien de moins.

- Avec Billboard, AFP et The Sun