À sa troisième visite à Montréal en près de deux ans, le rappeur de la Nouvelle-Orléans Lil'Wayne a encore une fois causé la commotion, tant au niveau de la sécurité (omniprésente) que de ses fans (délirants). La star du hip-hop a réuni 8700 spectateurs - tout de même un peu moins que la dernière fois -, enfilant en une dense courtepointe de basses trop fortes et de rimes bien envoyées une trentaine de chansons en 90 minutes. Pas reposant!

Comme en 2009, un imposant bataillon de policiers avait été dépêché, avant, pendant et après (la police montée qui attendait la sortie des fans!) le spectacle, lequel s'est déroulé sans incident. Car à l'intérieur du centre, c'était la fête; ados, adultes, fans de longue date, ils étaient moins nombreux que pour Blink 182 la veille au même endroit, mais beaucoup plus excités. Belle ambiance!

Lil Wayne a eu la politesse cette fois de ne pas se faire attendre une heure, débutant pile à 21h35. Le mur d'écrans LED modulaires servant d'arrière-scène s'est ainsi illuminé, laissant entrevoir le claviériste et le batteur dans deux des cavités au bas, et DJ 4our5ive juché au premier étage.

M. Carter s'est alors avancé à la passerelle, le Centre Bell vrombit. Le retour! À l'air libre, après une année 2010 passée à l'ombre de la prison de Rikers Island! Il en fera d'ailleurs allusion, à la toute fin du concert : « Je suis seulement content que vous vous soyez ennuyés de moi pendant mon absence... », a-t-il dit avec sincérité, avant de reprendre quelques mesures du Miss Me de son ami et collaborateur Drake.

Il avait vraiment l'air heureux, le tatoué. Un euphémisme : rarement aura-t-on vu un rappeur sourire autant, sur scène ou pas. Ça casse un peu cette prétendue image de bad boy, disons - tout le contraire de l'imposant et très sérieux Rick Ross, qui a bien réchauffé la foule, seul avec son DJ, juste avant Weezy. Des hits à la pelletée : Welcome to My Hood, All I Do is Win, I'm The Boss, la grosse pièce d'homme avec son gros pendentif et sa voix de mastodonte qui fait danser les demoiselles. Seul reproche, son DJ y allait un peu fort avec l'indicatif de son label Maybach Music.

Mais revenons au plat de résistance de la soirée. Lil Wayne avait divisé son concert en neuf segments de chansons (il y en eut une bonne trentaine pendant la centaine de minutes offertes). Après l'intro faite d'une reprise de Chris Brown (Look at me Now) et de ses propres succès Bill Gates, A Milli, Right Above It (chantée à l'étage à grands renforts d'autotune) et Got Money (avec le concours du rappeur Mack Maine), Weezy a fait un bref rappel de ses fameux mixtapes, laissant toute la place à son DJ alors que l'orchestre (basse, batterie, guitare, claviers) s'accordait une pause.  

Les danseuses sont apparues pour le segment dédiée aux dames (Motivation, Hair Down my Back), et sa choriste Shanelle a pris le plancher. De retour après un bref changement de costume (il a enlevé sa camisole...), Lil Wayne a donné un premier aperçu de Tha Carter IV, son album à paraître fin août, avec l'extrait John. Peu après, c'est sur une passerelle, télescopée du plafond, que le rappeur a balancé Mr. Carter en se rendant sur une petite plateforme au fond de la scène où on ne manquait rien du large sourire qu'il exhibait.

D'autres succès ont marqué le reste de la soirée, dont une version acoustique franchement intéressante de Lollipop, quelques mesures de cette How to Love du prochain album, BedRock (avec des danseuses se faisant un pyjama party) et la Prom Queen de son album rock, Rebirth. Oui, on lui a à nouveau passé une guitare électrique au cou et oui, il a feint de savoir en jouer...

Nous sommes ressortis surchargés de ce concert de la star, peut-être la meilleure performance qu'il ait donné à Montréal, ce qui augure bien pour son retour, une fois Tha Carter IV chez les disquaires. Du gros fun qui fait vibrer les plexus!