Alors que l'anarchie règne «in the UK», le Piknic Électronik suscite un petit exode de piliers de la scène bass/dubstep britannique. Trouvant refuge à Montréal, Addison Groove (Tony Williams, alias Headhunter), Scuba et Appleblim investiront demain le Jardin des Floralies avec leurs basses profondes.

«J'étais à Londres samedi soir dernier, lorsqu'ont commencé les émeutes», raconte Laurie Osborne, alias Appleblim, un interlocuteur courtois, drôle et bavard qui épice ses tirades de «blimey!» (équivalent british de «diantre!») bien sentis. «Les policiers partout, les incendies spontanés, blimey! L'atmosphère dans la ville était très étrange, comme si le temps était suspendu...»

Longtemps DJ régulier des fameuses soirées hebdomadaires FWD au club Plastic People, dans le quartier central de Shoreditch, épargné par les émeutes, Osborne s'est installé il y a quelques années dans la paisible localité de Brighton, «où rien ne s'est encore passé». «Birmingham, Manchester ont été touchés. De ma fenêtre, je vois beaucoup plus de policiers que d'habitude, mais on verra bien...»

L'immeuble où réside Appleblim est occupé par plusieurs autres collègues producteurs de musique électronique. L'esprit communautaire stimule le musicien, qui a récemment lancé un captivant simple avec October, qui a fait sa marque aux côtés du progressif penseur de la bass music, Shackleton, en pilotant le label Skull Disco. «La scène de Bristol est fertile, on pense évidemment à Pinch [et son label Tectonic]. De côtoyer des musiciens me fait évoluer, beaucoup du côté house, ces temps-ci.»

Addison Groove est l'exemple parfait de la tangente plus house de la bass music britannique. Né Anthony Williams, le producteur a contribué à l'émergence du dubstep dans les années 2000 en lançant ses enregistrements sous le nom Headhunter. S'éloignant des clichés du genre, Williams a incorporé des éléments du son juke de Chicago pour créer un house rêche, sec, où les abondantes basses fréquences sont étendues sous des rythmiques carabinées. Addison Groove offrira une performance live.

Autre invité des Piknics, le Londonien Scuba (de son vrai nom Paul Rose) a hissé Hotflush au sein des labels dubstep les plus en vue, lançant depuis 2003 les premiers simples de Mount Kimbie et des parutions de Benga, Boxcutter, Sepalcure, Sigha et autres figures de la scène. Ses deux albums, A Mutual Antipathy et surtout Triangulation, ont également récolté d'élogieuses critiques. Plus dubstep sous le pseudonyme Scuba, il tire sur le house avec SCB et des grooves plus expérimentaux avec Spectr.

Quant à Appleblim, il termine une flopée de remixes et un nouveau EP. «Je vais surtout jouer des inédits, de moi beaucoup, et ceux des amis. Surtout du matériel de la scène de Bristol.»

Aujourd'hui: Kate Simko, Sweet Daddy Luv et The One Tash au Canal-de-Lachine Demain: Addison Groove, Scuba, Appleblim et Dorobo au Jardin des Floralies

Infos: piknicelectronik.com