Debbie Gold et Shanny Webber, deux Montréalaises, ont chacune un blouson de jean sur lequel est inscrit leur surnom respectif: Party Girl 1 et Party Girl 2.

Les blousons, signés par les membres de U2, ont voyagé avec leurs propriétaires un peu partout dans le monde, de l'Irlande au Portugal, au gré des concerts du groupe irlandais.

«Nous suivons U2 depuis que nous avons 14 ans, dit Shanny. Nous étions au Spectrum en 1981 (à l'époque le Club Montréal). Il n'y avait que 175 personnes.»

En mars 2009, Debbie et Shanny ont même réussi à parler à Bono, à New York. Elles ont attendu une heure dans le froid après l'enregistrement de l'émission de David Letterman.

Quand nous leur avons parlé, vendredi, cinq heures avant le spectacle de U2, Debbie et Shanny faisaient la queue depuis jeudi soir. Shanny avait le numéro 175 inscrit au feutre sur son bras. «Il fait vraiment beau, mais c'est à mourir de chaleur», a-t-elle dit.

Il est vrai que le soleil tapait fort, en milieu d'après-midi. Marylou Ménard, de Charlevoix, a même eu un petit malaise. «J'ai bu de l'eau, et là, ça va mieux.»

Les titulaires de billets au parterre, dont les places ne sont pas réservées, font la queue parce qu'ils tiennent à être le plus près possible de la scène. D'autres ont préféré flâner dans la zone Fan Jam, ouverte au public à midi pour réduire la cohue à la sortie du métro avant le spectacle. Il est possible d'y manger et de participer aux activités des commanditaires.

«Il y a plein de monde depuis 14h», se réjouissait Sandra Rinaldi, directrice du marketing et des relations publiques d'evenko. Avec justesse, elle a comparé l'ambiance du Fan Jam à celle de La Ronde.

Vers 15h30, trois amies de Québec sirotaient une bière sous un parasol. Elles avaient pris congé pour pouvoir arriver tôt. «Nous sommes relax, c'est parfait», a dit Lana Boivin.

Les trois filles et leurs copains ont loué une chambre d'hôtel au centre-ville. «On a pris le métro. Pour des touristes qui ne connaissent pas Montréal, les indications étaient très claires. Honnêtement, c'est bien organisé, a dit Lana Boivin, qui assistera ce soir au spectacle d'Elton John sur les plaines d'Abraham, au Festival d'été de Québec.

Vers 15h, les gens entraient sans attendre dans l'enceinte de l'ancien hippodrome. Vers 17h, il fallait patienter 30 minutes. À 19h30, quand le groupe Interpol est monté sur scène, l'amphithéâtre était aux trois quarts plein. Le soleil se couchait sur Montréal et les spectateurs se prenaient en photo devant l'impressionnante scène en forme d'araignée.

Des gens ont alors signalé à La Presse qu'il fallait compter une heure pour franchir les trois stations de métro entre Snowdon et Namur, sur la ligne orange, parce que les wagons étaient pleins. Mais, somme toute, les mécontents étaient rares.

Interpol a d'ailleurs foulé la scène en retard, car «les spectateurs ont tardé à se présenter sur les lieux du spectacle», a indiqué le Service de police de Montréal (SPVM).

«Il y aurait lieu d'inviter les détenteurs de billets à se présenter un peu plus tôt ce samedi limitant ainsi la cohue», a dit le SPVM par voie de communiqué.

Ann Wallace, venue de Californie, peut se vanter d'être arrivée la première, mercredi matin, comme en témoignait le gros chiffre 1 écrit sur sa main. «J'ai pris l'été de congé. J'ai attendu comme ça pour six spectacles de U2 depuis six semaines.»

Il y a des gens prêts à tout pour U2, c'est le moins qu'on puisse dire!

Photo Bernard Brault, La Presse

Deux mordues de U2...