Les spéculateurs le savent et les scalpers comptent là-dessus: plus la date d'un spectacle approche, plus les prix s'emballent. Mais quand le spectacle arrive avec un an de retard, plus rien ne tient.

Sur les sites de petites annonces et sur les réseaux sociaux, des milliers de personnes tentent depuis déjà quelques jours de vendre des billets pour U2, qu'ils ont pourtant chèrement acquis l'année dernière.

Sur le site de petites annonces Kijiji, on trouvait hier plus de 1800 annonces pour des billets à vendre. Sur LesPac, on en comptait 572. C'est sans compter les milliers d'autres vendeurs qui s'activaient sur Facebook et Twitter. Souvent en vain.

La Presse a joint une vingtaine de ces vendeurs hier. L'un d'eux, qui avait une paire de billets «fan club» d'une valeur de 560$, était prêt les laisser aller pour 450$. Un rabais de 110$.

«C'est écoeurant! C'est malade! Il y a plein, plein, plein de billets à vendre, a reconnu François, un «particulier» qui tente d'écouler ses billets sur Kijiji. Moi, j'ai acheté mes billets en octobre 2009, et là, samedi j'ai un empêchement. Je n'avais pas prévu ça à l'époque. En plus, ça va être le bordel là-bas. Il y a une seule sortie de métro pour accéder au site, aucun stationnement, et ils attendent 80 000 personnes. Il paraît que ça va prendre trois heures juste pour sortir du show. C'est un peu ça qui a ralenti mes ardeurs.»

Sur Twitter, mercredi soir, les vendeurs arrivaient à se débarrasser de leurs billets dans un délai de 15 à 20 minutes en moyenne, avance Bruno Guglielminetti, directeur des communications numériques au cabinet National et grand observateur des médias sociaux. «Les gens se rendent compte que leurs vacances ou d'autres activités connexes les empêchent d'aller voir le spectacle, analyse-t-il. Et dans ce cas-ci, il y a tellement de billets sur le marché que les gens vont inévitablement commencer à les solder.»

Selon M. Guglielminetti, les réseaux sociaux sont une bonne solution pour trouver preneur, puisqu'ils rejoignent un grand nombre de personnes, gratuitement. «Mais idéalement, il faut essayer de faire une transaction avec quelqu'un qu'on connaît. Parce que si on ne sait pas à qui on parle, il faut tenir pour acquis que c'est peut-être un fraudeur. Mais ça, il n'y a rien de nouveau là-dedans; les scalpers, autrefois, se servaient des petites annonces pour vendre de faux billets.»