C'est un spectacle conçu et pensé pour faire plaisir aux fans. Il n'y a rien à prouver, rien à vendre de nouveau. Il suffit d'être généreux et de donner ce que le client demande.

Il n'en demeure pas moins qu'en réunissant les deux plus populaires boys bands de l'histoire dans un spectacle commun, la tournée NKOTBSB est une sorte de quintessence pop.

Pour les 15 000 personnes (à 99% de sexe féminin) qui hurlaient au Centre Bell, hier soir, c'était la renaissance d'une époque. Et pour l'industrie de la pop qui se plaint de la chute des ventes de disques, c'était la preuve qu'une idée originale de tournée peut tout aussi bien remplir les coffres.

Avant qu'ils montent sur scène, des images présentaient chaque membre de NKOTBSB presque tels des superhéros. Le spectacle a démarré en trombe avec une improvisation libre sur les notes de Viva la Vida de Coldplay. Vêtus de perfectos, les neuf membres originaux de NKOTBSB (seul Kevin Richardson des BSB n'est pas de la tournée) ont terminé le numéro d'ouverture en haut de deux immenses leviers situés aux extrémités de l'allée centrale du parterre. Ils étaient chacun de leur côté, au sein de leur groupe respectif.

NKOTB a ensuite enchaîné avec Summertime, puis BSB avec The Call. Cela manquait un peu de succès au début du spectacle, mais après The Right Stuff des NKOTB sous des feux d'artifice, c'était une enfilade de chansons dont les clips ont joué des milliers de fois à MusiquePlus.

Les NKOTB et les BSB auraient pu simplement monter sur scène chacun leur tour, avant et après un entracte. Ils ont plutôt décidé de faire un collage de chansons, de se relayer sur scène d'un bloc à l'autre et de partager la scène pour Don't Turn Out The Lights, en plus de se faufiler dans la foule et de faire monter des spectatrices sur scène. Avec une interprétation généreuse de plus de deux heures, des chorégraphies coupées au couteau (avec les bancs et les chapeaux comme à l'époque!) et un impressionnant dispositif scénique, les spectateurs en ont eu pour leur argent. Et imaginez quand Howie Dorough a dit: «Montréal, je t'aime [...]. Tu as une place spéciale dans mon coeur.»

Premier constat: les deux groupes en ont accumulé, des tubes. Deuxième constat: personne ne fait du lipsync et tous dansent toujours comme des pros. Mais la conclusion est que les chansons des BSB ont mieux vieilli que celles des NKOTB, et que ses membres ont des cordes vocales plus solides.

De Step by Step à Hangin' Tough en passant par Incomplete et I Want it That Way, impossible d'énumérer tous les numéros un à la radio entendus hier soir, mais la soirée s'est terminée par le medley que les deux groupes ont interprété au Radio City Hall de New York, l'an dernier, numéro-surprise qui a été la bougie d'allumage de la tournée NKOTBSB.

Les cris à la limite du supportable (avec des bouchons) de la foule n'avaient pas baissé d'un cran. Si les membres des BSB et des NKOTB sont en manque d'amour un jour, qu'ils déménagent à Montréal. À les écouter (en parlant français), c'est la plus belle ville du monde avec les filles les plus sexy. Racoleur? Oui! Mais ça marche à fond.

Si vous avez manqué le spectacle d'hier ou que vous en redemandez, la tournée NKOTBSB repasse par le Centre Bell le 5 août.