Elle vient de la Floride et de la scène punk. Il est originaire de Londres et est issu de la tradition du rock britannique. Ensemble, Alison Mosshart et Jamie Hince forment The Kills, duo au look d'enfer et au rock sale, avec des effluves de blues et une guitare qui fait des merveilles à elle seule sur la scène. Et avec un quatrième album intitulé Blood Pressures, l'inspiration de The Kills est loin de s'essouffler.

«Pas de questions à potins, ai-je vraiment besoin de le mentionner?»

La relationniste a insisté deux fois avant l'entrevue. Non, nous n'allions pas tenter de soutirer de détails croustillants à Alison Mosshart, dont le partenaire du duo The Kills, Jamie Hince, est fiancé au mannequin Kate Moss.

Plus de trois ans après l'explosif Midnight Bloom, The Kills est de retour avec Blood Pressures, et la puissance du duo n'a pas baissé d'un cran. Quand Alison Mosshart est allée chanter avec Jack White et les Deadweathers, des fans ont craint la fin de The Kills. «Nous avions toujours planifié de faire cet album», assure pourtant Alison Mosshart, au bout du fil, à Los Angeles.

En quoi travailler avec White est-il différent de travailler avec Hince? «Je ne sais jamais trop quoi répondre à cette question. Chaque groupe et chaque individu sont différents...»

Est-ce que Mosshart pourrait un jour sortir un album en tant que chanteuse solo? «Qui sait?», répond-elle.

Et préfère-t-elle travailler avec des hommes plutôt avec des femmes? «Ça dépend des gens qu'on rencontre, et moi j'ai eu la chance de travailler avec deux gars super. Jack et Jamie sont parmi les meilleurs guitaristes au monde.»

Entre les États-Unis et l'Angleterre

Pour le nouvel album, les deux moitiés de The Kills ont écrit et composé leurs chansons différemment. «Généralement, nous travaillons dans des pièces séparées. Pour Blood Pressures, c'était moitié-moitié. J'ai écrit plusieurs chansons quand j'étais en tournée avec les Deadweathers.»

Alors que Jamie Hince dit s'être inspiré de formations britanniques comme Roxy Music, Mosshart a plongé dans des racines blues très américaines. Des titres comme Future Starts Slow, Satellite et DNA sont une sorte de best of de The Kills, alors que les ballades Wild Charms (où il chante plutôt qu'elle) et The Last Goodbye surprennent l'oreille, car le piano remplace la traditionnelle guitare saccadée de Hince.

Pourtant, Mosshart ne voit pas un grand changement de garde entre Midnight Bloom et Blood Pressures. «Pour moi, c'est comme regarder mes cheveux pousser», dit-elle.

Il y a une chimie incandescente entre Mosshart et Hince. C'est à remercier Dieu que les routes des deux musiciens se soient croisées par hasard dans un hôtel, et que Mosshart soit venue à la rencontre de Hince, qui pratiquait dans une chambre, un étage plus bas. «Quand nous nous sommes rencontrés, nous étions tellement passionnés par les mêmes choses en musique. Nous voyions les choses de la même façon: c'était un match parfait», raconte Mosshart.

Ils ont beau n'être que deux, les complices habitent complètement la scène. Pour Mosshart, c'est fort différent de jouer à deux plutôt qu'à quatre, comme avec les Deadweathers. «Il n'y a pas de line-up mental, dit-elle. Il faut être énergique, plus lourd et embrasser la foule.»

Sur scène, la chanteuse originaire de la Floride, qui a fait du punk à ses débuts, est presque possédée. Même avec une cagoule sur la tête, on reconnaît la démarche de Mosshart, sa façon de marcher en rond autour de son micro. «Être sur scène, c'est mon truc préféré dans la vie. Je me sens bien, j'ai un rush d'adrénaline.»