Elle a beau être omniprésente dans les médias, avoir du front (parfois trop) et des idées de grandeur, Lady Gaga est une icône pop dans une classe supérieure aux Britney Spears, Ke$ha et Katy Perry. En plus d'écrire ses chansons, l'artiste en extrapole des univers aux images provocantes très fortes. Elle a fait son apparition au dernier gala des Grammy à l'intérieur d'un oeuf, fallait le faire! Mais pour annoncer un album intitulé Born This Way, c'était tout un coup de promotion. Sur la pochette de l'album -qui sortira le 23 mai-, Lady Gaga apparaît comme une bikeuse centauresse, sa tête étant le prolongement d'une moto. Pour le spectacle de l'extravagante chanteuse au Centre Bell lundi, l'un des derniers de sa tournée Monster Ball, voici cinq déclinaisons de sa personnalité.

FEMME CONTROVERSÉE

Lady Gaga ne craint pas les controverses et les alimente. La semaine dernière, elle s'est attiré les foudres des conservateurs religieux américains en lançant son single Judas durant la semaine sainte. «Jesus is my virtue and Judas is the demon I cling to ... I'm just a holy fool, oh baby he's so cruel, but I'm still in love with Judas baby», y chante-t-elle. Bill Donohue, porte-parole de la Ligue catholique pour les droits religieux et civiques aux États-Unis, était en furie sur les ondes du réseau Fox. Donohue a accusé Lady Gaga de se servir de la foi pour vendre des albums, pendant la semaine sainte. «Elle heurte les catholiques et les chrétiens en général. Elle n'est plus qu'une caricature d'elle-même, a-t-il déclaré. Elle ne veut qu'une chose: choquer à tout prix.»

SON LOOK

Qu'elle porte une robe de viande au gala des MTV Awards ou qu'elle soit prise en photo en sortant d'un hôtel, le look de Lady Gaga n'est jamais laissé au hasard. Maquillée avec des faux cils et perchée sur des talons vertigineux, la chanteuse cultive un mystère en ne quittant jamais son personnage. Pour ceux qui ont déjà vu les rares photos de la star prises au naturel par des paparazzis, il faut dire que le choc est grand: comme une Cendrillon au coup de minuit, Lady Gaga redevient Stefani Joanne Angelina Germanotta, une femme qui a un beau corps, mais dont les traits du visage ne sont pas enviables. Tapez «Lady Gaga» et «ugly» dans Google et vous verrez que beaucoup de gens partagent cette opinion...

MISE À NU

Autant on la voit rarement au naturel sans maquillage et faux cils, autant Lady Gaga ne se gêne pas pour exhiber son corps. Dans le plus récent numéro du magazine britannique NME, intitulé Lady Gaga Unzipped, la star est «dézippée» et presque nue... Sur l'une des photos, elle tâte sa poitrine alors qu'une fermeture éclair descend le long de son pubis. En mai 2009, Lady Gaga avait aussi posé nue pour Rolling Stone, des bulles camouflant ses parties les plus intimes. Pourtant, Lady Gaga se défend de vouloir jouer les aguicheuses. «Je ne dirais pas que ce que je porte sur scène est sexy; ce que je fais est extrême. Je veux que les gars se demandent: "Je ne sais pas si c'est sexy ou juste bizarre"», a-t-elle déjà déclaré.

REINE DU WEB

Lors du dernier festival South by Southwest, au Texas, a eu lieu une conférence intitulée What Would Lady Gaga Do ? , qui décortiquait comment Lady Gaga embrasse le pouvoir du web. Participant à la conférence, le blogueur et ami de la chanteuse Perez Hilton a assuré à l'auditoire que Lady Gaga contrôlait sa mise en marché et était l'auteure de pratiquement tout ce qu'elle met en ligne sur les réseaux sociaux. La chanteuse possède 31 millions de fans sur Facebook, près de 9,5 millions d'internautes suivent son profil Twitter et ses clips ont été vus en ligne plus d'un milliard de fois. Avec ses capsules Gagavision, par exemple, mises en ligne sur YouTube, elle crée un lien virtuel intime avec son public. Lady Gaga est la seule artiste de l'ère numérique à avoir vendu cinq millions de chansons en format numérique, record atteint avec ses deux premiers tubes, Poker Face et Just Dance. Elle a atteint un autre sommet dans l'histoire du Billboard Hot 100 en vendant 448 000 extraits de Born This Way dans la semaine suivant sa sortie, une vente record pour une interprète féminine.

SES DÉBUTS

Nous avons interviewé Lady Gaga en février 2009, avant son passage à Star Académie et son premier spectacle à Montréal, au Métropolis. La jeune femme, qui avait 22 ans à l'époque, affichait déjà une confiance et une intégrité déconcertantes. Stefani Joanne Angelina Germanotta, qui écrit ses chansons depuis l'âge de 13 ans, avait raconté les hauts et les bas de ses débuts. Elle a fait ses premiers spectacles dans des bars underground du Lower East Side. Elle s'est fait accueillir puis virer par Def Jam. Et après avoir écrit des chansons pour d'autres, dont Britney Spears, les Pussycat Dolls et New Kids on the Block, elle a eu un contrat avec Interscope (Universal). Comment Lady Gaga annonçait-elle à La Presse son premier spectacle au Métropolis ? «Mon show est une comédie musicale pop art qui conviendrait au musée du Louvre. Durant chaque performance, mon but est que le public se dise: "Je suis fucking cool d'être ici présentement".»