Après avoir lancé coup sur coup deux classiques modernes - Return to Cookie Mountain en 2006 et Dear Science en 2008 -, le quintette rock expérimental de Brooklyn, TV on the Radio, prend les choses un peu plus à la légère avec son quatrième album, Nine Types of Lights. Mais surtout, ne les traitez pas de rockeurs vieillissants, ça mettrait en rogne le batteur et bassiste Jaleel Bunton.

«Oh dear! je suis capable d'être impoli», réagit Bunton avec humour quand on lui rapporte ce que certains critiques ont écrit sur le nouvel album de son groupe. Selon eux, Nine Types of Light, disque nettement plus coulant, façon «Prince indie-rock», est le fruit de rockeurs «pré-middle-age». Lire: les gars ne rajeunissent pas, et l'âge, mon vieux, ça rend pépère.

«Ça ne veut rien dire, l'âge, insiste le multi-instrumentiste. Et puis, il n'y a qu'à venir nous voir en concert pour réaliser que ça brasse beaucoup.» Justement, TV on the Radio (TVoTR) a repris la route pour la sortie de son quatrième album et sera au Métropolis dimanche.

Pendant cette tournée, de nouvelles fonctions incombent à Burton. Il migre de la batterie à la basse en raison de l'absence forcée de Gerard Smith qui, a-t-on récemment appris, lutte contre un cancer du poumon, lequel se serait déclaré à la toute fin de la confection de Nine Type of Lights («Par respect pour le groupe et pour lui, pas de question sur le sujet», nous avait-on prévenus).

Le groupe ne se prenait pas trop au sérieux à ses débuts en 2000: son premier EP se nommait OK Calculator, un clin d'oeil rigolo à Radiohead... Et son esprit aventureux est toujours bien présent dans les 13 nouvelles chansons de Nine Types of Light. Une première écoute laisse l'impression d'un groupe non pas essoufflé, mais pas fâché non plus de lever le pied.

N'y voyons pas l'influence des vibrations de Californie où a été enregistré ce quatrième album. «D'ailleurs, on a commencé l'enregistrement à Brooklyn, détaille Bunton. Mais on se sentait à l'étroit dans notre studio, alors qu'à Los Angeles, dans la grande maison de Dave, il y avait de l'espace pour vivre, composer, enregistrer, retravailler.»

«Lorsqu'on travaille sur du nouveau matériel, tout le monde met la main à la pâte. La chimie est bonne. Notre démarche est à la fois traditionnelle et expérimentale puisqu'on essaie de marier les genres, les instruments acoustiques et électroniques. Et tous s'essaient aux différents instruments.»

TVoTR s'était alloué plus d'un an de pause avant de reprendre du collier.

«C'était nécessaire avant qu'on tombe tous en burn-out», poursuit Burton. Cette pause ne justifie toutefois pas les grooves détendus de ce disque nuancé dont les expérimentations sonores n'apparaissent vraiment qu'à la troisième ou quatrième écoute.

«Rien n'est calculé, c'est juste sorti comme ça, dit le musicien. C'est ce que j'aime, aussi, avec ce groupe: il est difficile de nous définir.»

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TV on the Radio (TVoTR), dimanche à 20 h au Métropolis.