Après une pause d'un an, les Haïtiens sont de retour au parc Jean-Drapeau. Le festival Sou-Konpa sera présenté le 17 juillet prochain dans le cadre des Week-ends du Monde. L'événement prend la relève du Festival de Musique haïtienne, dont la dernière présentation en 2009 s'était soldée par un fiasco financier.

Il est encore trop tôt pour annoncer la programmation. Mais le fondateur de Sou-Konpa, Jocelyn Fleurant, dit être en négociations avec «quatre grosses pointures du konpa international» (Carimi? T-Vice?), en plus d'une brochette d'artistes locaux.

Pour cette première présentation, le jeune homme d'affaires s'est donné un objectif «modeste» de 12 000 visiteurs. Mais il ne cache pas qu'il aimerait retrouver l'engouement du festival de musiques haïtiennes, qui avait attiré jusqu'à 25 000 personnes en 2007, ce qui en faisait une des plus grosses manifestations du genre après celui de Miami. «C'est un événement qui avait du poids, ce serait plate de perdre cette vitrine-là», résume M. Fleurant.

Réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué? Le milieu est sceptique. Les vices structurels et la gestion douteuse ont souvent stigmatisé les promoteurs haïtiens. En d'autres mots, il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

C'est du moins ce que pense Ronnie Dee, qui couvre la scène depuis 20 ans à CIBL (Le son de la Caraïbe). «Je suis obligé d'être prudent, explique l'animateur radio. C'est facile d'avoir un terrain et une scène. Mais si tu veux un gros festival, il faut que 90 % des meilleurs groupes de la diaspora soient présents. Et puis, ça prend l'infrastructure, l'équipe, les bénévoles... Alors on va attendre que ça se concrétise.»

Jocelyn Fleurant lui, assure que l'affaire est sérieuse. «Fin avril, quand la promo va sortir, c'est là que les gens vont voir que c'est du béton» tranche l'homme d'affaires, qui est aussi propriétaire d'un réseau de billetterie en Haïti.

Chose certaine, le retour d'un festival haïtien au parc Jean-Drapeau ne peut qu'être un atout de plus pour les Week-ends du Monde, qui ont vu leur fréquentation passer de 50 000 à 90 000, entre 2009 et 2010. Cette augmentation s'explique entre autres par le nombre de communautés ethniques participantes, qui est passé de 10 à 30 pendant la même période, répondant ainsi à une volonté de la Ville, qui souhaite concentrer toutes les manifestations multiculturelles sur l'île Sainte-Hélène. Cette année, les 7e Week-ends du Monde se tiendront les 9, 10, 16 et 17 juillet.