Le chanteur québécois Bobby Bazini admet qu'il commence à ressentir une certaine nervosité lorsqu'il songe à ce qui l'attend dimanche.

Le jeune crooner originaire de Mont-Laurier assistera pour une première fois à la cérémonie des Juno, qui couronne les meilleurs artistes de la scène musicale canadienne.

Il est nommé dans deux catégories: révélation de l'année et album pop de l'année. Le chanteur de 21 ans fera face à des adversaires redoutables, comme le célébrissime Justin Bieber et la chanteuse Sarah McLachlan, dont la réputation n'est plus à faire.

S'il jouit d'un succès populaire fort appréciable dans sa province natale, Bobby Bazini est peu connu au Canada anglais.

Le Québécois, qui n'a jamais regardé les Juno, sera donc aux premières loges cette année lorsqu'il prendra place au centre Air Canada de Toronto.

Le chanteur soutient que le simple fait d'avoir la chance de côtoyer une flopée d'artistes canadiens lui semble incroyable.

«C'est un rêve qui devient réalité», s'est-il exclamé à l'autre bout du fil.

Bobby Bazini a lancé son premier album, Better in Time, en mars dernier. Il aurait difficilement pu prévoir à quel point son succès serait retentissant. Au Québec, son album a rapidement été certifié platine.

Même s'il a été élevé en français, une langue qu'il a parlée exclusivement jusqu'à l'âge de 13 ans, l'éducation musicale du jeune artiste s'est faite en anglais.

«J'ai toujours écouté de la musique country - les Hank Williams, Willie Nelson, Garth Brooks. Et c'était toujours de la musique country américaine, explique-t-il. C'est pour cela que ma culture musicale est complètement anglophone.»

Lorsque ses parents se sont divorcés - il avait alors 15 ans - et que le travail les a amenés à déménager du côté de Montréal, Bobby Bazini a décidé de rester avec sa grand-mère. C'est à partir de ce moment qu'il a commencé à se consacrer sérieusement à la composition.

«Je voulais être aussi bon que Bob Dylan, ce que je suis encore très loin d'avoir réussi», dit-il en riant doucement. «Il a été l'une de mes premières inspirations comme compositeur. C'est un compositeur incroyable, il est très intelligent et ses paroles sont très bien écrites.»

En écrivant ses chansons, Dylan voulait contribuer à changer les choses. Ce n'est pas ce que Bobby Bazini souhaite faire. Il préfère écrire des chansons sur sa vie, sa famille... et sur les filles, ou plutôt, sur une fille. Ainsi, il admet que pratiquement toutes les chansons qui figurent sur son premier album parlaient de sa copine.

Et si l'accessibilité des textes du chanteur peut trahir son jeune âge, l'éclectisme de ses influences musicales portent à croire le contraire.

«Parlez-lui de Britney Spears, et il n'en sait rien», laisse tomber le producteur de Bobby Bazini, Tino Izzo, qui a déjà travaillé avec Céline Dion. «Il n'a aucune idée que cette frange musicale existe.»

Ce à quoi Bobby Bazini rétorque que pour lui, «ça a toujours été la musique des années 1960 et 1970» et qu'il veut quelque chose de «plus brut, plus authentique».

«Je déteste entendre quelque chose et ne pas reconnaître un son (parce qu'il) n'existe pas», conclut celui qui préfère, et de loin, les «vrais instruments».