Claude Mégo Lemay, que Ken Ehrlich surnomme docteur Stabilité, travaille depuis 24 ans avec Céline Dion. «Quand il entend quelque chose, il peut dire si elle va aimer ça ou pas, il sait comment la rendre heureuse», affirme le metteur en scène américain du nouveau spectacle Céline. Le pianiste et directeur musical répond qu'il s'est établi assez rapidement une complicité entre la jeune chanteuse et lui: «Pas besoin de se parler sur scène, on n'a qu'à se regarder.»

Mégo est particulièrement fier du nouveau spectacle. D'abord parce que c'est un «show de musique, dans l'esprit des tournées», comparativement au précédent A New Day qui était un «événement théâtral que la musique accompagnait». Il y relève également un défi intéressant, celui de diriger un orchestre de 31 musiciens: «Au début, je me suis dit: va falloir que tu travailles, mon petit Mégo. Écrire des partitions pour 31, ce n'est pas comme écrire pour 7. Mais je me suis pris d'avance, je suis un gars très méthodique.»

Si l'idée de départ du spectacle avec grand orchestre, du récital classique servi à la moderne grâce à la technologie est de Céline Dion, le résultat a été obtenu à la suite de plusieurs séances de remue-méninges auxquelles participaient la chanteuse, René Angélil, Yves Aucoin, Denis Savage, Ken Ehrlich et Mégo. Pour l'hommage à Michael Jackson, ils étaient tous d'accord: pas question de sombrer dans la caricature en reprenant des choses trop évidentes comme Beat It, Billy Jean ou Thriller. Ce sont plutôt trois violoncellistes qui s'approprient des classiques avec une attitude rock and roll.

Mais il n'y a pas toujours eu consensus. «You'll Have to Swing It (Mr. Paganini), d'Ella Fitzgerald, c'est l'idée de Ken, raconte Mégo. René et moi, on n'y croyait pas du tout. On trouvait que c'était loin de nous. Mais on donne toujours la chance aux idées. On l'a essayée et c'est un moment du show qu'on adore.»

Mégo parle du spectacle qui ressemble le plus à Céline Dion, la femme qui aura 43 ans le 30 mars. Et même s'il la connaît et la devine, il se dit surpris par son attitude: «Honnêtement, je me disais qu'avec ses petits jumeaux nés à la fin octobre, ça ne devait pas lui tenter trop trop d'aller travailler. J'appréhendais un peu les répétitions. Mais elle pétait le feu, elle était contente de chanter. Je la sens heureuse, je la sens bien.»