Brigitte Boisjoli fait du kick-boxing, du parachute, du «4 roues», raffole de Dolly Parton, Annie Lennox et Social Distortion, chante très joliment dans le spectacle Big Bazar inspiré de l'oeuvre de Michel Fugain, a chanté dans les bars pendant sept ans, vit toujours à Drummondville avec ses deux chiens... Et on n'a pas encore mentionné qu'elle était de la cuvée 2009 de Star Académie.

Brigitte Boisjoli, la seule de tous les candidats à n'avoir jamais été mis en danger, n'a pas remporté la finale féminine, mais c'est tout de même la première des «filles de Star Ac 2009» à lancer son album. En entrevue, elle fait penser à un colibri: toujours en mouvement, elle parle à toute vitesse, rit à toute vitesse, explique à toute vitesse. Pas étonnant qu'elle ait conçu son album vite... et bien, grâce à une harmonie quasi immédiate avec le réalisateur-compositeur Francis Collard (Ariane Moffatt, Cirque du Soleil) et le parolier Nelson Minville (qui a écrit pour Céline Dion, Marc Dupré... et qui a lui-même connu le succès en 1990 avec la chanson Dans les bras de Satan).

«En fait, Francis ne devait que collaborer à l'album au départ, explique la jeune femme de 28 ans, et, finalement, il a fait toutes les musiques, les a arrangées, a joué de presque tous les instruments et réalisé l'album! Quant à Nelson, il s'est mis à écrire une chanson après l'autre, il était inspiré.»

Résultat: des chansons originales, souvent dans tous les sens du terme, réunies sur un album baptisé Fruits défendus, sur étiquette Musicor. «Bien sûr qu'on m'a proposé, dès la première semaine, de faire une reprise sur le disque, mais ça ne m'intéressait pas. Alors, on s'est mis à travailler fort, Francis, Nelson et moi, et on a pu proposer 12 morceaux avant même le deadline!

Avec son timbre de voix qui ne ressemble à rien d'autre - peut-être un tout petit peu à celui de Pauline Ester ou Enzo Enzo, chanteuses françaises des années 90, et encore! - Brigitte Boisjoli s'inscrit dans la lignée des autres ex-star-académiciennes: Marie-Élaine Thibert, Marie-Mai, Stéphanie Lapointe ont toutes fait des albums qui leur ressemblent vraiment, dans des genres musicaux très différents.

Dans le cas de Brigitte Boisjoli, c'est un album de «chanson française» (sans l'accent!), quelque part entre Axelle Red et Liane Foly, avec une pointe de... Marie-Chantal Toupin et d'Annie Lennox! «J'avais envie de chanter dans un français international, soigné, explique-t-elle avec aplomb. J'avais expliqué à Nelson et à Dave (Richard, qui signe trois des 12 morceaux) ce que je voulais: parler d'amour plutôt que de relations amoureuses en détail, parler d'être une femme aussi.» On soulignera justement la justesse de la chanson Mon amour et ma folie, que toutes les filles pourraient chanter à leur amoureux, à un moment ou à un autre.

C'est justement pour avoir l'air plus femme que celle qu'on avait surnommée «la blonde tatouée» a teint ses cheveux d'un noir de jais: «Le blond, ça faisait très petite fille. Et puis, ajoute-t-elle avec un bref silence, comme Presley était l'idole de Papa, j'ai adopté carrément une coupe de cheveux un peu Elvis!»

À 28 ans, Brigitte Boisjoli parle encore de «Papa» et «Maman»: «Maman nous a élevées toute seule, ma soeur et moi, et elle nous a appris à nous débrouiller toutes seules: si t'as de la misère à ouvrir un pot, ben, force, pis tu vas l'ouvrir.» Tout cela dit avec un grand sourire: Brigitte Boisjoli est un être joyeux, qui s'assume comme tel, qui explique en riant sa voix un peu rauque par «sept ans à travailler dans les bars quand c'était fumeur, soit comme barmaid, soit comme chanteuse ou choriste! Petite, j'avais une voix très haute, je chantais dans une chorale gospel, je rêvais d'être Dolly Parton - et je bourrais mon chandail pour lui ressembler!

«J'aurais été incapable de faire un album dark, ce n'est pas moi, conclut-elle. Tu vois, on va présenter le spectacle Big Bazar jusqu'à la fin de 2011 et chaque soir, on sait qu'on rend les gens heureux, souriants. J'avais chanté en duo avec Michel Fugain à Star Académie, et il m'a comme adoptée, parce que je lui fais penser à sa fille (Laurette, qui a succombé à la leucémie à 23 ans en 1982), qui avait, paraît-il, la même énergie que moi. C'est lui qui a demandé à ce qu'on m'auditionne pour Big Bazar et on m'a choisie parmi 200 candidats... Je suis chanceuse, hein?»

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